Face à l’escalade militaire en Syrie marquée par la prise de contrôle d’Alep et des zones environnantes par les rebelles, le Qatar a réitéré mardi son opposition à une solution armée au conflit. Selon une source officielle du ministère qatari des Affaires étrangères, seule une résolution politique pourra mettre un terme aux souffrances du peuple syrien.
Alors que l’offensive lancée le 27 novembre par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Cham (HTS) et d’autres factions rebelles a permis des gains territoriaux majeurs dans le nord-ouest du pays, dont une grande partie de la deuxième ville Alep, Doha appelle à épargner les populations civiles. « Nous insistons sur la nécessité d’épargner aux civils les conséquences de cette escalade militaire », a souligné le porte-parole, exhortant « toutes les parties à une désescalade immédiate ».
Le Qatar maintient son soutien à une solution politique malgré les évolutions sur le terrain
Bien que les combats et bombardements, les plus intenses depuis 2020 selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), aient fait 514 morts dont 92 civils, le Qatar n’entend pas modifier sa position. Depuis 2011 et la répression brutale par le régime de Bachar el-Assad du soulèvement populaire qui a dégénéré en un conflit ayant fait plus de 500 000 morts et des millions de déplacés, Doha a rompu ses relations avec Damas, à l’instar d’autres pays arabes.
Malgré le rapprochement opéré ces dernières années par certains États de la région avec la Syrie, le Qatar campe sur ses positions, refusant toute normalisation avec le président syrien. Sur le plan politique, le porte-parole a réaffirmé le soutien de son pays à « tout effort dans la région pour réaliser les aspirations du peuple syrien ».
Une aide humanitaire en coordination avec la Turquie
Sur le plan humanitaire, le Qatar indique fournir une assistance aux Syriens en coordination avec la Turquie, sans confirmer la tenue de discussions sur le dossier syrien entre responsables iraniens, russes et turcs en marge du prochain forum de Doha. Cette conférence annuelle dédiée au dialogue politique pourrait, selon des médias d’État iraniens, abriter de tels échanges.
L’appel à la communauté internationale pour éviter une catastrophe humanitaire
Alors que l’offensive rebelle et la contre-attaque du régime syrien et de ses alliés se poursuivent, faisant craindre une aggravation de la crise humanitaire dans le nord-ouest de la Syrie, le Qatar en appelle à la responsabilité de la communauté internationale. Doha souligne « la nécessité d’assurer l’entrée de l’aide » dans les zones touchées par les combats, où la situation des civils devient de plus en plus précaire.
Pour le Qatar, seule une solution politique négociée, prenant en compte les aspirations légitimes du peuple syrien, pourra permettre de sortir de l’engrenage de la violence et de mettre fin à l’un des conflits les plus meurtriers et complexes du XXIe siècle. Un conflit qui a vu l’implication de puissances étrangères et qui continue, après plus de dix ans, de déchirer la Syrie et de menacer la stabilité de toute la région.