C’est un rendez-vous devenu presque incontournable en Ligue des Champions ces dernières années. Le Paris Saint-Germain et Manchester City, deux des clubs les plus ambitieux et puissants financièrement du football européen, croisent à nouveau le fer ce mercredi soir pour un choc au sommet des huitièmes de finale. Un duel alléchant sur le papier, mais qui n’a que rarement souri aux Parisiens par le passé.
Une rivalité déséquilibrée
En six confrontations depuis 2016, le bilan est sans appel : une seule victoire pour le PSG, pour deux nuls et trois défaites. Les Mancuniens se sont imposés comme la bête noire des Rouge et Bleu, les privant notamment de finale de C1 en 2021 après un double affrontement cruel (1-2, 0-2). Un ascendant psychologique évident pour les hommes de Pep Guardiola.
Pourtant, à chaque fois, le PSG n’est pas passé loin de faire vaciller son rival. Que ce soit la défaite 1-0 en 2016 avec un penalty raté de Zlatan Ibrahimovic qui aurait pu tout changer, ou le but d’Ángel Di María injustement refusé en 2021 pour un hors-jeu inexistant de Kylian Mbappé, les détails ont souvent tourné en faveur des Skyblues. Des regrets qui ressurgissent inévitablement à l’heure des retrouvailles.
Les raisons d’y croire côté parisien
Malgré ce passif défavorable, plusieurs éléments incitent à l’optimisme dans le camp parisien cette année. À commencer par l’effectif XXL aligné, probablement le plus impressionnant de l’ère QSI. Avec le trio offensif Messi-Neymar-Mbappé au sommet de son art, une défense centrale Marquinhos-Ramos de classe mondiale et un milieu renforcé par les apports de Vitinha et Renato Sanches, Paris a clairement les armes pour rivaliser.
Il faudra aussi compter sur l’effet Parc des Princes, bouillant pour les grands soirs européens. Soutenu par un public en fusion, le PSG s’est déjà offert les scalps du Bayern Munich et du FC Barcelone ces dernières saisons. Une ambiance surchauffée qui peut transcender les joueurs et les pousser à se surpasser.
Manchester City favori, mais prenable
Malgré ces atouts dans la manche parisienne, Manchester City fait figure d’épouvantail dans cette confrontation. Ultra dominateurs en Premier League, les Cityzens ont encore passé la vitesse supérieure cette saison sous l’impulsion d’Erling Haaland, monstre d’efficacité avec déjà 26 buts en championnat. Une armada offensive qui fait peur sur le papier.
Mais les Skyblues ne sont pas non plus imperméables à tout exploit, comme l’a démontré Liverpool en s’imposant contre eux il y a quelques semaines. En misant sur les contres et en exploitant les espaces dans le dos de la défense, il est possible de les faire douter. Un schéma qui pourrait convenir aux flèches Mbappé et Neymar.
Les clés du match
Au-delà des individualités, c’est collectivement que le PSG devra faire la différence selon Luis Enrique. Le coach espagnol prône un jeu de possession et de pressing haut, dans la lignée de son mentor Pep Guardiola, justement sur le banc adverse. Un duel à distance entre deux techniciens aux philosophies similaires qui pourrait conditionner le sort de la partie.
- Contrôler le milieu de terrain et le tempo
- Presser haut pour récupérer rapidement le ballon
- Exploiter la profondeur grâce à la vitesse de Mbappé
- Museler Haaland en le privant de ballons dans la surface
Nous connaissons la qualité de cette équipe de City, mais nous avons nos armes. Collectivement, en étant solidaires et en respectant nos principes, nous pouvons les mettre en difficulté.
Luis Enrique, entraîneur du PSG
Au-delà de l’aspect sportif, ce choc PSG-Manchester City cristallise aussi les enjeux économiques et politiques du foot-business. Avec d’un côté le projet qatari, de l’autre les investisseurs émiratis, deux visions qui s’affrontent dans la bataille pour la suprématie du « sportswashing ». Une rivalité qui dépasse désormais largement les terrains.
Vers une nouvelle désillusion parisienne ?
Malgré les raisons d’espérer, difficile d’imaginer le PSG renverser la tendance lors de ce 8e de finale aller. Trop de fois déçus dans ce genre de rendez-vous, les Parisiens traînent ce fardeau d’éternels favoris qui craquent sous la pression. Surtout face à cet adversaire mancunien qui semble les tenir psychologiquement.
Attention toutefois à ne pas enterrer trop vite les Rouge et Bleu. Avec une MNM à son firmament, tout reste possible pour ce PSG new-look. Ce genre de matches couperets, avec une exposition maximale, sont ceux où les stars parisiennes sont attendues au tournant. À elles de répondre présent, sous peine de voir se profiler une nouvelle désillusion européenne dans la capitale. Les supporters croisent les doigts.
