C’est un coup de frein inattendu pour les Orléanais : le très attendu projet de réaménagement des boulevards circulaires de la ville, ces artères majeures qui concentrent plus de 18 000 véhicules par jour, vient d’être reporté sine die. Une décision motivée par des contraintes budgétaires, qui risque néanmoins de décevoir les habitants confrontés quotidiennement aux embouteillages et à la pollution.
Un Projet Ambitieux Mais Coûteux
Annoncé en grande pompe en 2022, ce vaste chantier devait transformer en profondeur la physionomie et la circulation sur ces boulevards qui ceinturent le centre-ville d’Orléans. L’objectif : apaiser le trafic, réduire la place de la voiture et redonner de l’espace aux piétons et aux mobilités douces. Un enjeu de taille pour la qualité de vie des riverains.
Mais voilà, avec un coût estimé à 76 millions d’euros, ce projet titanesque s’avère difficile à assumer pour les finances de la métropole, déjà mises à mal par la crise énergétique et l’inflation. Lors du dernier conseil métropolitain, le maire Serge Grouard a donc annoncé un report du démarrage des travaux d’au moins deux ans, le temps de reconstituer les marges de manœuvre budgétaires.
Il faut que nous puissions continuer à investir ailleurs, dans nos écoles, nos équipements sportifs, la rénovation de nos bâtiments… Reporter le projet des mails est une décision difficile mais responsable.
Serge Grouard, maire d’Orléans
Calendrier Bouleversé
Concrètement, les 21 millions d’euros prévus pour 2025 et les 23 millions pour 2026 vont être largement réduits, avec respectivement 3 et 11 millions d’euros désormais inscrits au budget. Le chantier pourrait ne pas démarrer avant 2027, au mieux.
Dans un premier temps, la trémie Jaurès devait être supprimée pour laisser place à un parking de 300 places. Puis dans un second temps, c’est tout le secteur autour de la Place d’Arc qui devait être repensé : suppression des trémies et passerelles, réorganisation des circulations, déplacement de la ligne de tram… Autant d’aménagements qui devront attendre.
Les Habitants Partagés
Du côté des Orléanais, ce report suscite des réactions mitigées. Si certains se réjouissent de voir préserver les finances de la ville, d’autres pestent contre ce nouveau retard qui repousse la perspective d’un centre apaisé et respirable.
« Cela fait des années qu’on nous promet une vraie révolution des mobilités, et au final rien ne bouge. C’est désespérant », déplore Julien, qui emprunte chaque jour les mails pour se rendre au travail. « Il y a urgence à agir, la pollution et le bruit sont devenus insupportables pour les riverains. »
La mairie assure que le projet n’est pas abandonné mais seulement décalé dans le temps. Elle mise sur la responsabilité budgétaire et la priorisation des investissements les plus urgents pour justifier sa décision. Pas sûr néanmoins que cet argument suffise à convaincre des Orléanais excédés par les nuisances des boulevards et qui attendent des solutions concrètes.
Une chose est sûre : la question des mobilités et de l’apaisement du trafic en centre-ville risque de s’inviter dans le débat des prochaines municipales. Les habitants seront attentifs aux engagements et au calendrier proposés par les différents candidats sur ce dossier devenu emblématique. Le feuilleton des boulevards circulaires d’Orléans est loin d’être terminé…