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Le Programme de Réformes Économiques de Milei Approuvé en Argentine

Le Parlement argentin vient d'approuver le programme de réformes économiques ultralibérales du président Javier Milei. Un retour aux années 90 qui suscite de vives inquiétudes pour l'économie et la population. Les détails de ces mesures qui vont bouleverser le pays.

C’est un tournant majeur pour l’Argentine. Après des mois de débats houleux, les députés ont finalement donné leur feu vert au programme de réformes économiques porté par le président Javier Milei. Un succès politique indéniable pour le chef de l’État ultralibéral, mais qui suscite de vives inquiétudes quant à ses conséquences pour le pays.

Un retour aux années 90 ?

Pour beaucoup d’observateurs, ce programme marque un retour à la politique économique des années 1990 en Argentine. Une époque marquée par une vague de déréglementation, de privatisation et d’ouverture inconditionnelle de l’économie qui avait porté un coup dur à l’industrie et aux petites et moyennes entreprises nationales.

Le gouvernement Milei assume pleinement cette orientation, se félicitant même d’avoir réalisé “le plus grand ajustement fiscal non seulement de l’histoire de l’Argentine, mais aussi de l’histoire de l’humanité”. L’objectif : un déficit budgétaire zéro dès fin 2024 pour juguler l’inflation chronique qui ronge le pays (211% en 2023).

Une cure d’austérité qui fait mal

Pour y parvenir, le président a mis en place un programme d’austérité budgétaire draconien, sabrant dans les dépenses publiques. Chantiers à l’arrêt, prestations sociales réduites… Combinées à une dévaluation brutale du peso (-54% en décembre), ces mesures ont mis un coup d’arrêt au pouvoir d’achat des ménages.

Résultat : la consommation et l’activité économique sont en berne. Le PIB a reculé de 5,3% au 1er trimestre et le pays est entré en récession. Le chômage touche désormais 7,7% de la population active selon les derniers chiffres officiels.

Pauvreté et contestation en hausse

Dans ce contexte, la pauvreté flambe. Elle concernait 55,5% des Argentins début 2024, contre 44,7% un an plus tôt selon l’Observatoire de la dette sociale de l’Université catholique. Une situation alarmante qui nourrit la colère de la population.

L’opposition et les mouvements sociaux dénoncent un pays en souffrance et appellent à une autre politique.

Mais le président Milei reste droit dans ses bottes. Fort de cette victoire au Parlement, il compte bien aller au bout de ses réformes pour “réformer l’État une fois pour toutes” selon son camp. Quitte à transformer en profondeur le modèle économique et social argentin. Un pari très risqué dont l’issue est plus qu’incertaine.

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