Alors qu’un nouveau chapitre s’ouvre dans la saga judiciaire trumpiste avec la condamnation de l’ex-président à New York, une autre affaire explosive éclate aujourd’hui, menaçant cette fois la campagne de son successeur et rival Joe Biden. Son fils cadet Hunter comparaît en effet devant la justice du Delaware, accusé d’avoir menti sur son usage de stupéfiants lors de l’acquisition d’une arme à feu en 2018. Un déballage de détails sordides en perspective, de quoi faire de l’ombre au locataire de la Maison Blanche en pleine course à sa réélection.
L’embarrassant passé de drogué du “fils à papa”
Depuis des années, les frasques de Hunter Biden défraient la chronique et sont une source d’embarras pour son père. Après la mort tragique de son frère Beau d’un cancer en 2015, le fils prodigue a sombré dans l’alcool et la drogue pendant plusieurs années. Une spirale destructrice qu’il a lui-même exposée dans ses mémoires publiées en 2021 :
“J’étais accro au crack. Toute mon énergie était consacrée à me procurer ma dose et à trouver des moyens d’en acheter plus.”
Hunter Biden dans ses mémoires “Beautiful Things”
C’est dans ce contexte qu’en 2018, il avait acheté un pistolet dans le Delaware, en mentant dans le formulaire fédéral requis. À la question de savoir s’il consommait des drogues illicites, il avait répondu par la négative alors qu’il était en pleine dépendance au crack. Cet achat d’arme, sur fond de fragilité psychologique et d’addiction, aurait pu très mal tourner. L’arme a finalement été jetée dans une poubelle par sa compagne de l’époque, inquiète de son état.
Un procès inédit et explosif
Même si Hunter Biden n’a jamais utilisé cette arme et l’a possédée moins de 15 jours, il est aujourd’hui poursuivi par le ministère de la Justice pour avoir menti dans le formulaire fédéral. Une situation inédite et inconfortable, le ministère dépendant directement de son père président. L’avocat de Hunter clame qu’il n’a pas violé la loi et que toute cette affaire n’est qu’une machination politique pour salir son client et sa famille.
Ce feuilleton judiciaire tombe au plus mal pour Joe Biden, alors que la campagne présidentielle de 2024 s’intensifie. Même s’il tente de prendre ses distances, il ne peut empêcher les projecteurs de braquer les zones d’ombre de son clan. Les républicains ne manqueront pas d’utiliser ce procès embarrassant comme angle d’attaque contre le dirigeant démocrate, en soulignant son incapacité à gérer les problèmes dans son propre foyer.
Une épine dans le pied du président candidat
Au-delà de l’aspect purement judiciaire, ce procès risque d’entacher durablement l’image de Joe Biden, en révélant des détails peu reluisants sur l’intimité de sa famille. Depuis son élection, le président démocrate s’est efforcé de se présenter en père de famille responsable et en dirigeant intègre, à l’opposé du tumulte permanent de l’ère Trump. Les déboires de son fils cadet et les révélations qui pourraient en découler viennent ternir ce portrait.
Même si juridiquement, le chef de l’État n’est en rien responsable des errances de son fils adulte, il sait que politiquement, cela peut lui porter préjudice. D’autant que les républicains l’accusent depuis longtemps de protéger et de couvrir Hunter, voire de tremper dans certaines de ses affaires douteuses à l’étranger, notamment en Ukraine et en Chine. Des soupçons jamais étayés, mais qui refont surface à l’occasion de ce procès.
Pour l’heure, Joe Biden affiche son soutien à son fils, tout en refusant de commenter l’affaire judiciaire en cours. Mais nul doute qu’en privé, il suit l’évolution du dossier avec inquiétude. Car au-delà du sort de Hunter, c’est bien la crédibilité et l’avenir politique du président qui sont en jeu, à un moment crucial, au début de sa campagne de réélection. Un procès qui s’annonce comme le feuilleton politique et people de l’été.