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Le Procès du Chauffard Ivre Jugé Jeudi Pour la Mort d’Antoine Alléno

Le procès du chauffard meurtrier d'Antoine Alléno, fils du chef étoilé Yannick Alléno, s'ouvre ce jeudi à Paris. En mai 2022, le jeune cuisinier prometteur avait été fauché sur son scooter par une voiture volée conduite par un multirécidiviste ivre. Ce drame avait suscité une vive émotion...

C’est un procès très attendu qui s’ouvre ce jeudi à Paris. Deux ans et demi après le drame qui avait ému la France entière, le chauffard meurtrier d’Antoine Alléno, fils du célèbre chef étoilé Yannick Alléno, sera jugé pour “homicide involontaire”.

Le 8 mai 2022, vers 23 heures, le destin du jeune chef talentueux de 24 ans basculait tragiquement. Circulant à scooter avec une amie dans le 7ᵉ arrondissement de la capitale, Antoine est violemment percuté par une voiture de luxe volée quelques instants plus tôt par un homme déjà connu des services de police.

Un chauffard ivre et sans permis

Selon les éléments de l’enquête, le chauffard roulait à plus de 120 km/h dans Paris au moment de l’accident. Sous l’emprise de l’alcool avec un taux de 1,69 gramme par litre de sang, il n’était en outre pas titulaire du permis de conduire. Avant de faucher mortellement Antoine et sa passagère, arrêtés à un feu rouge, il avait déjà heurté deux autres véhicules dans sa course folle.

Antoine Alléno décèdera des suites de ses blessures sur les lieux de l’accident. Sa passagère et un chauffeur VTC, également percutés, seront transportés à l’hôpital. Quant au chauffard, prénommé Francky D., il prendra la fuite à pied avant d’être rapidement interpellé par un policier hors service.

Un prévenu aux multiples antécédents judiciaires

Agé de 25 ans aujourd’hui, le prévenu qui comparaît libre est déjà connu de la justice pour de multiples délits, notamment des vols, escroqueries et usages de fausses plaques d’immatriculation. Mis en examen et écroué dès le 11 mai 2022, il encourt jusqu’à 10 ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende pour l’homicide involontaire d’Antoine.

Le combat de Yannick Alléno contre la violence routière

Effondré par la disparition brutale de son fils, “victime d’un acte de violence mortel qui n’aurait jamais dû être commis”, le chef multi-étoilé Yannick Alléno a décidé de “transformer sa douleur en une énergie constructive pour aider et agir”.

Avec ses proches, il a créé l’Association Antoine Alléno pour prévenir la violence routière et venir en aide aux victimes de moins de 25 ans et leur famille. L’un de leurs combats phares : la création d’un délit d’“homicide routier” plutôt qu’“homicide involontaire” au code pénal, notamment quand le conducteur est sous l’emprise de l’alcool ou de stupéfiants.

Depuis le départ d’Antoine, nous avons mené un travail important et pédagogique pour arriver à la création de cette nouvelle infraction autonome.

Yannick Alléno

En janvier dernier, une première victoire dans ce sens a été remportée avec le vote à l’Assemblée nationale d’une proposition de loi en ce sens. Un pas important pour le célèbre chef, même si le texte est surtout symbolique et ne change pas les peines encourues.

Antoine, un “chef prometteur” parti trop tôt

Aux commandes du restaurant Burger Père et Fils lancé avec son père, Antoine Alléno s’était déjà fait un nom dans le milieu culinaire. “Prometteur et talentueux, il appartenait à cette nouvelle génération de cuisiniers, déterminée à révolutionner le paysage gastronomique français”, décrivait sa famille quelques heures après le drame, bouleversée par ce destin brisé.

Près de deux ans et demi après les faits, l’heure du jugement a sonné pour le chauffard qui a fauché cette étoile montante de la cuisine française. Un procès sous haute tension émotionnelle pour la famille et les proches d’Antoine, bien décidés à ce que justice soit rendue et que la mémoire du jeune chef perdure à travers leur combat.

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