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Le Procès des Viols de Mazan Secoue la France à Mi-Parcours

Le procès des viols de Mazan fait figure de nouveau point de bascule sociétal. Malgré son parcours à mi-chemin, il a déjà secoué les consciences sur des enjeux cruciaux comme la soumission chimique, les violences sexuelles et la question du consentement. Gisèle Pelicot, la victime, est devenue un emblème de courage pour...

C’est un procès qui, bien qu’à mi-parcours, a déjà profondément secoué la France et au-delà. L’affaire dite “des viols de Mazan”, du nom de la commune du Vaucluse où se sont déroulés les faits, est devenue le symbole d’une prise de conscience collective sur des enjeux de société majeurs : soumission chimique, violences sexuelles et question du consentement.

Gisèle Pelicot, une héroïne malgré elle

Au cœur de ce procès retentissant, Gisèle Pelicot fait figure d’emblème. Cette sexagénaire a choisi de médiatiser son calvaire, refusant le huis clos “pour que toutes les femmes victimes de viol se disent ‘Madame Pelicot l’a fait, on peut le faire'”. Sa détermination et son courage sont salués, son effigie devenant le symbole d’un combat féministe plus large.

Je ne veux plus qu’elles aient honte. La honte, ce n’est pas à nous de l’avoir, c’est à eux.

Gisèle Pelicot, partie civile au procès des viols de Mazan

Des crimes d’une rare cruauté

Les faits, qui se sont étalés de 2011 à 2020, sont glaçants. Selon l’accusation, Dominique Pelicot, l’époux de Gisèle, l’assommait à coups d’anxiolytiques avant de la violer et de la faire violer par au moins une cinquantaine d’inconnus recrutés sur Internet. Des scènes d’une rare violence, méticuleusement filmées et archivées par ce dernier.

51 accusés, des “Monsieur Tout-le-monde”

L’ampleur du procès est inédite : ce sont en réalité 51 procès qui se tiennent en un seul, pour juger individuellement les accusés. Des hommes âgés de 26 à 74 ans au moment des faits, insérés socialement, véritables incarnations de la “banalité du mal”.

La question centrale du consentement

Malgré les preuves vidéo accablantes, seuls 14 des accusés reconnaissent le viol. Beaucoup évoquent un “scénario libertin” auquel ils auraient été conviés. La question du consentement est ainsi au cœur des débats. “Il n’y a pas ‘viol et viol’. Ce sont des violeurs, ils violent, point”, s’insurge Gisèle Pelicot à la barre.

Ces hommes sont en train de me souiller. Ils souillent une femme inconsciente. Ils se dédouanent de toute responsabilité.

Gisèle Pelicot

Un procès en mondovision

L’affaire a largement débordé du tribunal d’Avignon. En France et à l’étranger, le visage de Gisèle Pelicot est devenu un symbole, reproduit sur des collages, banderoles et pancartes. 138 médias sont accrédités pour couvrir le procès dont 57 étrangers. De nombreuses personnalités s’expriment, des manifestations sont organisées pour dénoncer la “culture du viol”.

Un électrochoc sociétal

Au-delà du verdict très attendu le 20 décembre, beaucoup espèrent que le procès des viols de Mazan marquera un tournant. Qu’il permettra enfin aux victimes de violences sexuelles d’être écoutées et crues. Qu’il contribuera à faire évoluer le regard de la société sur ces crimes trop longtemps minimisés ou passés sous silence. Un changement de paradigme déjà amorcé par le courage d’une femme déterminée à ce que “la honte change de camp”.

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