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Le procès Boeing 737 MAX en procès civil annulé aux États-Unis

Le géant américain Boeing échappe de justesse à un procès civil aux États-Unis lié au crash du 737 MAX d'Ethiopian Airlines en 2019. Un accord de dernière minute avec les plaignants a permis d'éviter...

Le constructeur aéronautique américain Boeing a réussi in extremis à éviter un procès civil fédéral aux États-Unis lié à la catastrophe du vol 302 d’Ethiopian Airlines en mars 2019. Selon des sources proches du dossier, un accord hors tribunal a été trouvé lundi avec les ayants droit d’une des victimes du crash, quelques heures seulement avant le début prévu du procès à Chicago.

Ce procès devait initialement examiner six plaintes, mais toutes ont finalement abouti à des ententes à l’amiable ces derniers jours. Une audience est toutefois maintenue mardi matin pour informer le juge fédéral Jorge Alonso de ces transactions et obtenir son approbation.

Des centaines de plaintes pour négligence

Entre avril 2019 et mars 2021, les proches de 155 victimes du crash d’Ethiopian Airlines avaient déposé des plaintes au civil contre Boeing pour mort injustifiée et négligence, entre autres griefs. Au 22 octobre 2023, il restait encore une trentaine de plaintes ouvertes concernant 29 personnes décédées.

La plainte qui a transigé lundi, parmi les premières déposées, concernait Manisha Nukavarapu, une ressortissante indienne qui effectuait son internat de médecine générale aux États-Unis. Célibataire et sans enfant, elle comptait rendre visite à sa sœur qui venait d’accoucher à Nairobi.

Un avion livré quelques mois avant le drame

Manisha avait embarqué le 10 mars 2019 à bord du Boeing 737 MAX 8 effectuant le vol ET302 entre Addis-Abeba et la capitale kényane. Mais cet appareil, livré neuf à la compagnie en octobre 2018, s’est écrasé quelques minutes après le décollage, faisant 157 morts.

Le logiciel MCAS mis en cause

Lors des audiences préliminaires, les avocats de Boeing ont reconnu publiquement la responsabilité de l’avionneur dans cette tragédie. La conception défaillante du logiciel antidécrochage MCAS a en effet contribué à ce crash, ainsi qu’à celui d’un autre 737 MAX de Lion Air en Indonésie en octobre 2018, qui avait fait 189 victimes.

Suite à ces deux catastrophes rapprochées, les vols commerciaux de cet appareil ont été interdits pendant plus de 20 mois partout dans le monde. Depuis, Boeing assure avoir résolu plus de 90% des plaintes civiles liées à ces accidents, versant plusieurs milliards de dollars d’indemnisations.

Des poursuites pénales toujours en cours

Parallèlement, le constructeur a également dû faire face à des poursuites pénales. En janvier 2021, Boeing avait accepté de verser 2,5 milliards de dollars pour solder certaines accusations, via un accord de poursuite différée (DPA).

Mais ce DPA a été remis en cause après une série de problèmes de qualité et de sécurité constatés sur des 737 MAX ces dernières années. Un nouvel accord prévoyant la reconnaissance de culpabilité de Boeing a été soumis en juillet à un tribunal fédéral au Texas, qui doit encore rendre sa décision.

Si Boeing est parvenu à éviter un procès au civil potentiellement embarrassant, l’avionneur n’en a donc pas fini avec les conséquences juridiques, financières et réputationnelles des crashs de son avion vedette. Plus de quatre ans après le dernier accident mortel, le 737 MAX n’a pas fini de hanter le géant américain.

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