Alors que le Bangladesh traverse une grave crise politique, un nom inattendu émerge comme potentiel sauveur de la nation : Muhammad Yunus, 84 ans, économiste de renom et Prix Nobel de la Paix 2006. Selon le chef de file du principal mouvement étudiant à l’origine des manifestations qui secouent le pays depuis 5 semaines, les protestataires souhaitent que Yunus dirige le gouvernement intérimaire.
Une figure respectée prête à servir son pays
Interrogé par un grand média français, Muhammad Yunus s’est dit prêt à endosser ce rôle si les circonstances l’exigent. “Je ne suis pas un homme politique et je ne l’ai jamais été”, a-t-il déclaré. “Mais si on me dit que c’est une urgence nationale, que toutes les autres possibilités ont été explorées en vain, alors je peux conduire le gouvernement.”
“Je peux conduire le gouvernement du Bangladesh si les circonstances l’exigent.”
– Muhammad Yunus, Prix Nobel de la Paix 2006
Démission de la Première ministre après des semaines de contestation
La démission ce lundi de la Première ministre Sheikh Hasina, après 5 semaines de manifestations et de violences qui ont fait au moins 300 morts, a marqué la fin d’une ère et ouvert une période d’incertitudes pour le Bangladesh. Dans le même temps, le chef de l’armée a annoncé la formation d’un gouvernement intérimaire sous la pression des puissances occidentales qui réclament une transition pacifique.
Muhammad Yunus, un Prix Nobel engagé
Fondateur de la Grameen Bank qui a popularisé le microcrédit, Muhammad Yunus a reçu le Prix Nobel de la Paix en 2006 pour son action en faveur du développement économique et social. Figure respectée de la société civile bangladaise, il est aussi connu pour son opposition au gouvernement de Sheikh Hasina, accusé de dérive autoritaire.
Un espoir de sortie de crise ?
Alors que le pays est à un tournant de son histoire, beaucoup voient en Muhammad Yunus un possible recours. Sa stature internationale et son engagement en faveur des plus démunis en font un potentiel rassembleur dans un Bangladesh profondément divisé. Reste à savoir si l’appel des étudiants sera entendu et si l’économiste acceptera effectivement de troquer son Prix Nobel contre les rênes d’un pays en crise.
Les prochains jours s’annoncent décisifs pour l’avenir du Bangladesh. Avec la démission de Sheikh Hasina et l’entrée en scène de Muhammad Yunus, le pays meurtri entrevoit peut-être une lueur d’espoir. Mais le chemin vers l’apaisement et la réconciliation nationale s’annonce encore long et semé d’embûches.