En ce 31 décembre 2024, une nouvelle étape vient d’être franchie sur le marché européen du gaz. Pour la première fois depuis octobre 2023, le cours du gaz naturel a dépassé la barre symbolique des 50 euros par mégawattheure (MWh). Un seuil psychologique qui témoigne des tensions à l’œuvre sur un marché énergétique en pleine mutation.
Les raisons d’une hausse qui inquiète
Plusieurs facteurs expliquent ce regain de tension sur les prix du gaz européen à l’orée de la nouvelle année :
L’Ukraine, un point de transit sous haute surveillance
Tout d’abord, l’expiration d’un accord de transit gazier entre la Russie et l’Ukraine fait peser de lourdes incertitudes. Malgré le conflit en cours, une partie des livraisons de gaz russe vers l’Europe continuait de transiter par le territoire ukrainien. La fin de cet accord crucial laisse planer le doute sur la sécurité d’approvisionnement du Vieux Continent.
Un hiver rigoureux qui pèse sur la demande
Ensuite, l’Europe fait face à un hiver particulièrement froid cette année. Les besoins en chauffage dopent mécaniquement la consommation de gaz des ménages et des entreprises. Les stocks, déjà mis à rude épreuve, fondent à vue d’œil dans de nombreux pays européens.
Le GNL, une alternative coûteuse
Enfin, pour compenser la baisse des importations de gaz russe par gazoduc, l’UE s’est massivement tournée vers le gaz naturel liquéfié (GNL). Or, s’il permet de diversifier les sources d’approvisionnement, le GNL coûte aussi sensiblement plus cher. Un surcoût répercuté sur les factures des consommateurs finaux.
L’Europe face au défi de sa souveraineté énergétique
Au-delà de leur impact immédiat sur le budget des Européens, ces soubresauts du marché gazier rappellent cruellement la fragilité énergétique de l’UE. Après avoir longtemps privilégié le gaz bon marché de Moscou, l’Europe paie aujourd’hui au prix fort sa dépendance passée.
Le cours actuel du gaz doit être un électrochoc. Il nous faut accélérer la transition vers un mix énergétique plus diversifié, plus résilient et plus durable.
Un expert européen du secteur de l’énergie
Pour réduire sa vulnérabilité, l’UE mise désormais sur plusieurs leviers :
- La diversification de son portefeuille de fournisseurs de gaz, avec de nouveaux contrats long terme
- Le développement des énergies renouvelables pour verdir son mix énergétique
- Des efforts accrus d’efficacité énergétique pour modérer sa consommation
- Un meilleur maillage des réseaux et des capacités de stockage à l’échelle du continent
Autant de chantiers titanesques qui dessineront la sécurité énergétique de l’Europe pour les décennies à venir. Dans ce contexte, la flambée des cours du gaz pourrait bien agir comme un catalyseur, pour accélérer une indispensable transition. L’avenir énergétique de l’Europe est à ce prix.