Culture

Le Prix Dior de la Photographie 2024 célèbre l’émotion à Arles

Le Prix Dior de la photographie 2024 a été décerné à la Taïwanaise Chia Huang pour sa série poignante sur l'autisme. Son travail ainsi que ceux d'autres lauréats marquent par leur regard empathique et...

Les Rencontres d’Arles vibrent cette année au rythme de la photographie humaniste. Le 7e Prix Dior de la photographie et des arts visuels a en effet distingué la Taïwanaise Chia Huang pour sa série bouleversante « Silence is speaking », plongeant dans l’intimité de deux frères autistes. Un choix fort qui résonne avec les autres prix décernés lors de cette 55e édition du festival.

Chia Huang, révélation du Prix Dior 2024

Âgée de 33 ans, Chia Huang représentait la France dans cette compétition, ayant étudié à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris et à la Villa Arson de Nice. Son projet « Silence is speaking » a séduit le jury présidé par la portraitiste Brigitte Lacombe. Pendant six mois, la photographe a partagé le quotidien de deux jeunes frères autistes et de leur père malade, dans la ville de Taitung à Taïwan.

Au plus près de leurs gestes et regards, Chia Huang capte leur manière singulière de communiquer. Dessins des frères et clichés de l’artiste se mêlent pour former une œuvre collective chargée de sens, interrogeant la norme sociale. La photographe confie avoir voulu « faire émerger les pépites cachées » derrière l’apparence de ce trio hors du commun. Un travail d’une grande sensibilité récompensé par une dotation de 10 000 euros et une exposition à la MEP début 2025.

Autres prix : des femmes à l’honneur

Cette même empathie transparaît chez les autres lauréates des Rencontres d’Arles 2024. La Japonaise Ishiuchi Miyako, 77 ans, reçoit ainsi le Prix Women In Motion pour sa façon unique de photographier les vêtements de Frida Kahlo ou les reliques d’Hiroshima. Un regard intime sur la trace des disparus.

De son côté, la Sud-Africaine Tshepiso Mazibuko, 29 ans, remporte le Prix Photo Madame Figaro et le Prix du Public du Prix Découverte Louis Roederer. Ses images saisissantes de la jeunesse des townships respirent l’énergie et la beauté au cœur de l’adversité. Née en 1995, elle incarne avec talent la génération post-apartheid.

L’émotion comme fil rouge

Au-delà de leur diversité, tous ces travaux primés ont en commun de faire surgir une émotion pure, universelle. Ils nous invitent à poser un regard neuf, sans jugement, sur des réalités souvent ignorées ou mal comprises. Une photographie qui ose la rencontre et l’empathie, loin des clichés sensationnalistes.

En récompensant ces démarches singulières, exigeantes, le Prix Dior et les Rencontres d’Arles rappellent la vocation profondément humaniste du 8e art. Une bouffée d’espoir et de poésie dont notre époque troublée a plus que jamais besoin. Vivement la suite de cette 55e édition, qui s’annonce passionnante !

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