Un vent de scandale souffle à nouveau sur la famille royale britannique. Cette fois, c’est le prince Andrew qui se retrouve sous le feu des projecteurs après des révélations compromettantes sur ses liens avec un homme d’affaires chinois soupçonné d’espionnage. Une affaire embarrassante qui jette une ombre sur la Couronne et pousse le gouvernement à exprimer sa « préoccupation » quant aux agissements de Pékin.
Selon des informations rapportées par plusieurs médias britanniques, le prince Andrew, fils cadet de la reine Elizabeth II, entretenait des relations étroites avec Tengbo Yang, un entrepreneur chinois de 50 ans suspecté par les autorités d’être un agent au service du Parti communiste chinois. Des liens suffisamment troublants pour que la justice valide une interdiction d’entrée sur le territoire britannique à l’encontre de cet individu, désormais persona non grata.
Un « confident » du prince devenu indésirable
Tengbo Yang, décrit comme un « confident » du duc d’York, est accusé de se livrer à « des activités secrètes et trompeuses » pour le compte de Pékin. Selon la commission d’appel spéciale en matière d’immigration, qui a rejeté son recours contre l’interdiction d’entrée au Royaume-Uni, l’homme d’affaires était en mesure de « créer des relations entre de hauts fonctionnaires chinois et des personnalités britanniques pouvant être exploitées à des fins d’ingérence politique par l’État chinois ».
Une proximité troublante avec le prince Andrew qui n’a pas manqué de faire réagir au plus haut niveau de l’État. En déplacement en Norvège ce lundi, le Premier ministre Keir Starmer a fait part de la « préoccupation » de son gouvernement face aux défis posés par la Chine, tout en défendant une approche mêlant « coopération », « remise en question » et « compétition » dans les relations avec Pékin.
De l’affaire Epstein au scandale d’espionnage
Pour le prince Andrew, ce nouveau scandale tombe au plus mal. Déjà tombé en disgrâce en raison de ses liens avec le financier Jeffrey Epstein, condamné pour crimes sexuels, le duc d’York avait été contraint de se mettre en retrait de la famille royale et de renoncer à ses titres militaires début 2022, après des accusations d’agression sexuelle. Une affaire qui s’était soldée par un accord financier avec son accusatrice, Virginia Giuffre.
Aujourd’hui rattrapé par ses accointances avec un présumé espion chinois, le prince Andrew voit sa réputation un peu plus écornée. Bien qu’il assure avoir « cessé tout contact » avec Tengbo Yang dès que des soupçons ont été émis, et affirme que « rien de sensible n’a été discuté » entre eux, l’embarras est palpable jusqu’au sein de la famille royale. Mis sous pression, le frère du roi Charles III a préféré renoncer à participer cette année aux traditionnelles festivités de Noël à Sandringham.
Pékin dans le viseur de Londres
Au-delà du cas personnel du prince Andrew, cette affaire met en lumière les inquiétudes croissantes du Royaume-Uni vis-à-vis des tentatives d’ingérence de la Chine. Devant le Parlement, le secrétaire d’État chargé de la sécurité, Dan Jarvis, a évoqué un « environnement de menace » plus large, soulignant les efforts constants d’États comme la Chine, la Russie ou l’Iran pour « porter atteinte à la sécurité » britannique.
Un certain nombre d’États, dont la Chine, la Russie et l’Iran, s’efforcent en permanence de porter atteinte à la sécurité du Royaume-Uni; notre réponse est l’une des plus robustes et des plus sophistiquées au monde
Dan Jarvis, secrétaire d’État chargé de la sécurité
De son côté, Tengbo Yang réfute toute activité d’espionnage, se présentant comme un « entrepreneur indépendant » ayant « consacré sa vie professionnelle au Royaume-Uni à nouer des liens entre les entreprises britanniques et chinoises ». Il affirme être « la victime » d’un « changement de climat politique » dans un contexte de tensions accrues entre Londres et Pékin.
Quoi qu’il en soit, ce nouvel épisode vient alourdir un peu plus le climat délétère qui entoure le prince Andrew, personnage controversé dont les frasques embarrassent régulièrement la monarchie britannique. Reste à savoir si ce scandale d’espionnage sera celui de trop pour le troisième fils d’Elizabeth II, déjà persona non grata au sein de sa propre famille.