Face à la crise qui secoue le secteur de l’immobilier neuf, le gouvernement planche sur une solution pour relancer la machine et permettre à davantage de Français de devenir propriétaires : l’extension du prêt à taux zéro (PTZ) à l’ensemble du territoire. Actuellement réservé aux ménages modestes achetant leur premier bien dans les zones tendues, ce coup de pouce de l’État pourrait bientôt profiter à tous les primo-accédants, quel que soit leur lieu d’acquisition. Une mesure saluée par les professionnels, mais qui ne suffira pas à elle seule à redresser la barre.
Un élargissement du PTZ pour dynamiser le marché
Concrètement, le prêt à taux zéro permet aux emprunteurs de financer une partie de leur achat immobilier sans payer d’intérêts. Une aubaine qui pourrait bientôt être étendue à l’achat de logements neufs sur l’ensemble du territoire français, et non plus seulement dans les grandes agglomérations. L’objectif affiché par le gouvernement est clair : relancer un marché de la construction en berne et favoriser l’accès à la propriété. Comme le souligne une experte en immobilier :
Si vous permettez à des gens qui sont contraints de rester locataires d’accéder à la propriété, vous libérez des logements pour l’offre locative.
– Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux
Un effet de levier limité sur la construction
Si les professionnels de l’immobilier se félicitent de cette initiative gouvernementale, beaucoup tempèrent toutefois son impact réel sur le secteur du neuf. D’après les estimations, l’élargissement du PTZ ne devrait générer que 15 000 constructions supplémentaires en 2025. Un chiffre bien en deçà des 500 000 logements neufs promis par l’exécutif.
Pour Séverine Amate, spécialiste du marché immobilier, le prêt à taux zéro étendu est certes un signal positif mais ne constituera pas « une solution miracle » face à l’ampleur de la crise. D’autres leviers devront être actionnés en parallèle pour atteindre les objectifs affichés et répondre aux besoins en logements des Français.
Un regain de capacité d’emprunt pour les ménages
Au-delà de son effet sur la construction, l’extension du PTZ aura surtout un impact direct sur le pouvoir d’achat immobilier des ménages. Conjuguée à la récente baisse des taux d’intérêt des crédits et au repli des prix dans le neuf, cette mesure va mécaniquement augmenter la capacité d’emprunt des primo-accédants.
Un exemple concret avec Sarah, trentenaire cadre qui cherche à acheter son premier logement. Avec la flambée des taux en 2022, son budget s’est considérablement réduit, compliquant sa recherche. L’élargissement du prêt à taux zéro lui permettra de voir plus grand et d’accéder à des biens jusqu’ici hors de portée.
Des conditions d’emprunt qui s’améliorent
Plus globalement, le contexte semble s’éclaircir pour les candidats à l’accession. Après une envolée spectaculaire l’an dernier, les taux d’intérêt des crédits immobiliers se sont stabilisés autour de 3,5% sur 25 ans. Une accalmie bienvenue, même si on reste loin des niveaux historiquement bas d’avant-crise.
Autre facteur favorable : l’érosion des prix de l’immobilier neuf, en recul de 12% sur les deux dernières années selon les données publiées par les notaires. De quoi redonner un peu d’air aux ménages souhaitant sauter le pas de la propriété.
Si les planètes semblent s’aligner pour faciliter les projets d’acquisition, la prudence reste toutefois de mise. Dans un marché immobilier toujours fragile et instable, l’heure n’est pas encore à l’euphorie. L’élargissement du PTZ est un premier pas encourageant, mais il faudra plus qu’un coup de pouce fiscal pour sortir durablement le secteur de l’ornière et répondre au défi du logement abordable.
