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Le président uruguayen va être choisi : la gauche en tête

L'Uruguay élit son prochain président ce dimanche. La gauche menée par Yamandu Orsi est favorite, mais un second tour est probable. Sécurité et retraites sont au cœur des préoccupations des électeurs dans ce scrutin crucial pour l'avenir du pays...

Ce dimanche, les Uruguayens se rendent aux urnes pour une élection présidentielle qui s’annonce serrée. Selon les derniers sondages, le candidat de gauche Yamandu Orsi arrive en tête des intentions de vote avec 41 à 44% des voix. Mais cela ne suffira probablement pas pour l’emporter dès le premier tour.

Sécurité et retraites, principales préoccupations des électeurs

Dans ce petit pays d’Amérique du Sud niché entre le Brésil et l’Argentine, les questions sécuritaires sont au cœur des préoccupations. Malgré une tradition progressiste, l’Uruguay fait face ces dernières années à une hausse de la criminalité liée au trafic de drogue. Un enjeu sur lequel les candidats devront se positionner.

L’autre sujet brûlant concerne les retraites. En parallèle de l’élection présidentielle, les Uruguayens doivent se prononcer par référendum sur une proposition syndicale visant à abaisser l’âge de départ à 60 ans et à interdire les fonds de pension privés. Une mesure controversée à laquelle s’opposent les trois principaux prétendants.

Yamandu Orsi, favori mais pas assuré de l’emporter

En tête des sondages, le candidat de la coalition de gauche Frente Amplio ne devrait pas atteindre la majorité absolue requise pour une victoire au premier tour. Cet historien de 57 ans, fer de lance de l’ex-président iconoclaste José Mujica, devra probablement en passer par un second tour le 24 novembre prochain.

Face à lui, les candidats de la coalition de centre-droit au pouvoir se tiennent en embuscade. Alvaro Delgado, actuel secrétaire de la présidence, et Andrés Ojeda, un avocat outsider, totalisent à eux deux entre 31 et 42% des intentions de vote selon les enquêtes. S’ils se maintiennent, l’un des deux affrontera Yamandu Orsi au second tour avec le soutien de l’autre.

Un scrutin qui suscite peu de passion

Malgré les enjeux, cette élection présidentielle peine à passionner les 2,7 millions d’électeurs uruguayens. Pour beaucoup, le sentiment est qu’il n’y a pas de véritables alternatives en lice. Comme le résume Benjamin Gedan, expert de l’Uruguay, “il n’y a tout simplement pas le sentiment qu’il y a beaucoup d’enjeux”.

Quel que soit le vainqueur, peu de changements radicaux sont attendus dans ce pays plutôt prospère et stable politiquement. La priorité du prochain président sera de relancer l’économie après le coup d’arrêt dû à la pandémie et à la sécheresse historique qui a frappé le pays. Le FMI table sur une croissance de 3,2% en 2024 et 3% en 2025.

Une marge de manœuvre budgétaire limitée

Le futur locataire de la Maison rose à Montevideo devra toutefois composer avec des finances publiques dégradées, avec un déficit budgétaire de 4,4% du PIB en août dernier. Comme le souligne une experte de la société de notation financière DBRS, la prochaine administration héritera d’une marge de manœuvre limitée.

Tout l’enjeu pour elle sera de concilier redressement des comptes publics et mise en œuvre de son programme. Avec le risque d’un dérapage si le référendum sur les retraites était adopté, ce qui semble toutefois peu probable. Les Uruguayens sont appelés à faire un choix crucial pour l’avenir de leur pays lors de ce scrutin.

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