La Corée du Sud est sous le choc. Dans une allocution télévisée inattendue ce mardi 3 décembre, le président Yoon Suk-yeol a déclaré l’état d’urgence et la loi martiale sur l’ensemble du territoire. Une décision qui plonge le pays dans une crise politique sans précédent.
Yoon Suk-yeol accuse l’opposition de collusion avec la Corée du Nord
Lors de son discours choc devant le parlement, le président sud-coréen a affirmé vouloir « éradiquer les forces pro-coréennes » et « protéger l’ordre démocratique constitutionnel ». Il a accusé l’opposition de collusion avec le régime nord-coréen et de chercher à « paralyser le gouvernement ».
Grâce à cette loi martiale, je reconstruirai et protégerai la République de Corée libre, au nom de la stabilité nationale.
– Yoon Suk-yeol, Président de la Corée du Sud
Une décision qui stupéfie la classe politique sud-coréenne
Cette déclaration fracassante a pris de court l’ensemble de la classe politique. D’après plusieurs sources proches de la présidence, aucun membre du gouvernement n’était au courant des intentions de Yoon Suk-yeol avant son allocution. Une situation qui soulève de nombreuses interrogations sur les réelles motivations du président.
Le point d’orgue d’une présidence sous tension
Élu en 2022 sur un programme conservateur, Yoon Suk-yeol faisait face ces derniers mois à une forte contestation de son pouvoir. Son impopularité record et les accusations de trafic d’influence visant son entourage avaient créé un climat délétère. Pour de nombreux observateurs, cette déclaration de loi martiale ressemble à une fuite en avant périlleuse.
- Popularité en berne pour le président Yoon, avec un taux d’approbation sous les 30%
- Scandales à répétition impliquant des proches conseillers dans des affaires de trafic d’influence
- Réforme controversée de la semaine de travail portée à 69h
Les prochains jours décisifs pour la Corée du Sud
Le pays est désormais suspendu aux prochaines décisions du président Yoon. L’opposition a appelé à la désobéissance civile face à ce qu’elle qualifie de « coup d’État ». La communauté internationale, elle, a exprimé sa préoccupation et appelé au dialogue. Une escalade est à craindre dans les prochains jours si aucune solution politique n’est trouvée rapidement. La Corée du Sud traverse sa plus grave crise démocratique depuis des décennies.