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Le président Nigérien Mohamed Bazoum : un an de détention injuste

Un an après le coup d'État au Niger, le président élu Mohamed Bazoum reste prisonnier de la junte militaire. Malgré les menaces d'un procès injuste, il s'accroche à ses convictions démocratiques. Son courage forcera-t-il le destin de son pays ?

Il y a un an, le 26 juillet 2023, un coup d’État militaire renversait le président démocratiquement élu du Niger, Mohamed Bazoum. Depuis, ce dernier reste séquestré par la junte au pouvoir, coupé du monde, mais sans jamais renoncer à ses convictions démocratiques. Portrait d’un homme devenu malgré lui le symbole de la résistance face à l’arbitraire.

Mohamed Bazoum, président otage

Depuis le jour du putsch, Mohamed Bazoum et son épouse sont retenus prisonniers dans leur résidence présidentielle à Niamey, capitale du Niger. Ses conditions de détention se sont durcies au fil des mois. Privé de ses téléphones, il ne peut voir que son médecin, et ce deux fois par semaine seulement.

Pourtant, celui qui est toujours, légalement, le président du Niger, n’a jamais abdiqué. Comme le souligne un proche :

Il aurait pu démissionner, retrouver ses enfants, mais il ne l’a pas fait. Bazoum aujourd’hui, c’est le symbole du courage et de la démocratie.

Un procès en vue

La junte au pouvoir a décidé de poursuivre Mohamed Bazoum pour “haute trahison” et “atteinte à la sûreté de l’État”. Des accusations basées sur le fait qu’il aurait appelé la France et les États-Unis à intervenir militairement pour le rétablir dans ses fonctions.

Mais pour ses avocats, ce futur procès n’est qu’une mascarade judiciaire. La Cour devant le juger a été mise en place par les putschistes, et l’immunité présidentielle de Bazoum a été levée sans fondement légal. Maître Coulibaly, un de ses défenseurs, s’inquiète des peines encourues :

Le crime de trahison, c’est la peine de mort par fusillade, encore en vigueur au Niger même si elle n’est plus exécutée depuis trente ans. Et pour complot contre l’autorité de l’État, c’est la perpétuité.

Un combat solitaire

Malgré la gravité de sa situation, Mohamed Bazoum semble bien seul dans son combat. Après l’échec des médiations de la CEDEAO pour le rétablir au pouvoir, la mobilisation internationale en sa faveur s’est étiolée.

Au Niger même, seuls quelques mouvements rebelles réclament encore son retour, au prix d’actions armées contre les intérêts économiques du pays. Mais sans réel espoir de faire plier la junte.

Un destin en suspens

Un an après le putsch, l’avenir de Mohamed Bazoum, comme celui de la démocratie nigérienne, semble plus que jamais en suspens. Si le président déchu venait à être condamné lors de son procès, cela signerait sans doute la victoire définitive des militaires sur les institutions civiles du pays.

Pourtant, malgré l’adversité, Bazoum refuse de renoncer. Ses proches le décrivent combatif, accroché à ses valeurs démocratiques comme à une bouée dans la tempête. Certains espèrent encore qu’à force de résilience et de courage, il parviendra à forcer le destin. Mais le temps joue contre lui. Et chaque jour passé en détention rend un peu plus improbable un retour à la normale au Niger…

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