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Le Président de Toyota Reconduit Malgré les Scandales

Akio Toyoda reconduit à la tête de Toyota malgré les scandales à répétition. Lors d'une AG tendue, des actionnaires ont exprimé leur mécontentement. Découvrez les dessous de cette reconduction controversée et ce qu'elle augure pour l'avenir du n°1 mondial...

C’est dans un climat tendu qu’Akio Toyoda, président emblématique de Toyota, a été reconduit mardi à la tête du conseil d’administration. Malgré une série de scandales liés à des irrégularités de certification au Japon qui ont terni l’image du groupe, l’héritier de la dynastie Toyoda a réussi à sauver son poste, non sans essuyer quelques tirs de barrage.

Une assemblée générale sous haute tension

L’assemblée générale des actionnaires, qui s’est tenue au siège du géant automobile à Toyota City, a été le théâtre de vives critiques envers le dirigeant de 68 ans. Si son taux d’approbation final ne sera connu que mercredi, il devrait accuser une baisse sensible par rapport aux scores flatteurs auxquels Akio Toyoda était habitué ces dernières années.

Deux grandes agences de conseil de vote, Glass Lewis et Institutional Shareholder Services (ISS), avaient recommandé aux actionnaires de voter contre sa réélection. Elles pointent du doigt sa responsabilité dans les défaillances de contrôle interne qui ont conduit aux scandales de certification, touchant d’abord certaines filiales du groupe avant d’éclabousser Toyota lui-même début juin.

Le spectre des scandales à répétition

Si l’impact financier de ces affaires reste limité pour le mastodonte nippon, elles ont sérieusement écorné sa réputation au Japon, alors que Toyota aimait se présenter en parangon de bonne gouvernance. Pour ISS, la crédibilité des contre-mesures annoncées par la direction pour réformer sa culture d’entreprise est sujette à caution.

Akio Toyoda est responsable de n’avoir pas veillé à ce que le groupe maintienne des contrôles internes appropriés.

Glass Lewis, cabinet de conseil de vote

Un bilan économique insolent malgré les controverses

Paradoxalement, les performances financières de Toyota atteignent des sommets sous la houlette d’Akio Toyoda. Redevenu numéro un mondial en 2020, le groupe a engrangé des résultats records sur son dernier exercice, surfant sur le succès de ses véhicules hybrides. Mais son relatif attentisme sur le véhicule 100% électrique lui vaut les foudres des organisations environnementales.

Un virage électrique encore timide

Malgré les récentes annonces de Toyota donnant la priorité à l’électrique, le segment ne pèse qu’1% de ses ventes annuelles. Le groupe mise toujours parallèlement sur l’hybride, l’hydrogène ou les carburants de synthèse, au grand dam d’ONG comme Greenpeace pour qui cette stratégie est incompatible avec l’objectif de neutralité carbone en 2050.

Une résolution d’actionnaires minoritaires exigeant plus de transparence sur le lobbying climatique du groupe a d’ailleurs été rejetée mardi, faute de soutien de la direction. Autant de signaux contradictoires qui laissent planer le doute sur la capacité de Toyota et de son président à opérer le virage électrique à marche forcée qu’imposeront les futures normes environnementales. Les prochains mois seront décisifs pour juger si Akio Toyoda parviendra à redresser la barre et ressouder son actionnariat autour d’une vision long terme plus lisible dans un marché automobile en plein bouleversement.

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