La Colombie est sous le choc après les révélations fracassantes de son président Gustavo Petro. Lors d’une cérémonie officielle mardi, le dirigeant a en effet dénoncé avec force l’existence d’un complot visant à l’assassiner, en représailles à son combat acharné contre les puissantes mafias qui gangrènent le pays. Une situation explosive qui fait craindre le pire pour la stabilité de la nation.
D’après le président Petro, les narcotrafiquants auraient mis la main sur des missiles, dans le but de faire exploser son avion. « Nous savons qui ils sont, mais il faut agir », a-t-il martelé avec gravité devant l’assemblée médusée. Une menace d’une ampleur inédite qui illustre la détermination des groupes criminels à éliminer celui qui s’est juré de les combattre sans relâche.
Un pays miné par les violences des groupes armés
Pour Gustavo Petro, la raison de ce funeste projet est limpide. Son offensive résolue contre les « grandes mafias » colombiennes, au premier rang desquelles figure la guérilla de l’ELN, a déchaîné leur haine et leur soif de vengeance. Une lutte à mort qui se joue désormais au plus haut sommet de l’État.
Car les affrontements entre l’ELN et ses rivaux pour le contrôle des trafics illicites et des territoires stratégiques ont atteint un nouveau paroxysme ces derniers mois. Blocus armé paralysant des régions entières, représailles sanglantes, vague de déplacés… La population civile est prise en étau, victime de ce que le président qualifie de « crimes de guerre ».
Les dissidents des FARC sèment la terreur
Les dissidents des FARC, ces factions rebelles qui ont refusé l’accord de paix de 2016, sont également pointés du doigt. Leurs affrontements meurtriers avec l’ELN à la frontière vénézuélienne ont déjà fait des dizaines de morts et des milliers de déplacés depuis janvier. Une situation intenable dénoncée par le gouvernement.
Le paroxysme de l’horreur a été atteint ce mardi, avec l’attaque au drone d’un hôpital de campagne de Médecins Sans Frontières dans le sud-ouest du pays. Un acte ignoble, qui a légèrement blessé une humanitaire. « Ce sont des crimes contre la population civile qui doivent être jugés », a tonné le président sur les réseaux sociaux.
La Colombie en état d’alerte maximale
Face à ces menaces d’une gravité sans précédent, la Colombie tout entière retient son souffle. Les forces de sécurité sont en état d’alerte maximale pour protéger le chef de l’État et empêcher l’irréparable. Mais dans ce pays où la violence des groupes armés est endémique, l’inquiétude est à son comble.
Le président Petro, lui, affiche une détermination intacte malgré le péril. Lui qui a fait de la lutte contre le crime organisé la grande cause de son mandat sait qu’il joue son destin et celui de la Colombie. Mais il est prêt à aller jusqu’au bout, pour en finir avec ces mafias qui empoisonnent la vie de ses concitoyens depuis trop longtemps. Quitte à risquer sa vie dans cette guerre à mort contre les seigneurs de la drogue et leurs armées.
Une chose est sûre : la Colombie traverse l’une des périodes les plus critiques de son histoire récente. Et le monde entier a les yeux rivés sur ce pays meurtri, suspendu au sort de son président et à l’issue de ce bras de fer à hauts risques avec les narcotrafiquants. Les prochains jours s’annoncent décisifs.