L’Argentine est sous le choc alors que son président nouvellement élu, Javier Milei, fait face à des appels à la destitution suite à un scandale crypto qui a effacé des milliards de dollars. Au cœur de la tempête se trouve le token LIBRA, que Milei avait publiquement soutenu vendredi soir avant de se rétracter quelques heures plus tard, déclenchant un effondrement massif de sa valeur.
Le tweet fatal de Milei
Vendredi soir, dans un tweet maintenant supprimé, le président Milei a fait la promotion de LIBRA, le présentant comme un projet privé destiné à lever des fonds pour les petites et moyennes entreprises argentines. Il a assuré qu’il n’attendait aucun gain personnel de ce projet. Suite à ce tweet présidentiel, la capitalisation boursière du token a rapidement grimpé à environ 4,5 milliards de dollars, les investisseurs se précipitant en pensant que LIBRA bénéficiait du soutien officiel de Milei.
Mais cinq heures plus tard, dans un revirement spectaculaire, Milei a supprimé son tweet. Il a déclaré qu’il « n’était pas au courant des détails du projet » et que maintenant informé, il avait choisi de ne plus en faire la promotion. Cela a déclenché une vente massive, les investisseurs retirant 87,4 millions de dollars de tokens selon des sources de données, faisant chuter la capitalisation boursière de LIBRA de 90% et effaçant plus de 4 milliards de dollars en quelques heures.
Un « rug pull » présidentiel ?
La chambre fintech d’Argentine a déclaré que le cas LIBRA pourrait potentiellement être un « rug pull », une arnaque courante dans le monde des cryptos où les développeurs abandonnent un projet après avoir encaissé l’argent de la vente initiale des tokens. Le fait qu’un tel stratagème semble avoir été cautionné, même brièvement, par le président du pays, a déclenché un tollé.
« Ce scandale, qui nous fait honte à l’échelle internationale, nous oblige à lancer une procédure de destitution contre le président »
a déclaré samedi le député Leandro Santoro, membre de la coalition d’opposition argentine, selon Reuters.
L’appel à la destitution marque une escalade rapide de la crise, à peine deux mois après l’investiture de Milei. Élu sur une plateforme populiste et pro-crypto, le président libertarien se retrouve maintenant en difficulté, accusé d’avoir trompé les Argentins et d’avoir sapé la crédibilité du pays sur la scène internationale.
L’avenir incertain de la crypto en Argentine
Au-delà du sort politique de Milei, le fiasco LIBRA soulève des questions sur l’avenir de la crypto en Argentine. Milei avait fait de la promotion des monnaies numériques un pilier de sa campagne, promettant de faire de l’Argentine un paradis crypto. Mais ce premier faux pas majeur pourrait inciter les législateurs à réclamer une réglementation plus stricte du secteur.
Certains observateurs craignent que cette affaire ne refroidisse l’enthousiasme pour la crypto dans le pays et ne ralentisse l’adoption et l’innovation. D’autres espèrent que cela servira de signal d’alarme, incitant à une approche plus prudente et mieux réglementée des actifs numériques.
Quoi qu’il en soit, le scandale LIBRA marque un tournant pour la présidence Milei et pour la trajectoire crypto de l’Argentine. Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer si le président peut survivre à cette tempête et si sa vision d’une Argentine orientée vers la crypto peut encore se concrétiser. Le pays, et le monde de la crypto, retiennent leur souffle.
