C’est un constat alarmant qui vient d’être révélé. Alexandre, pompier de 52 ans affecté à la caserne de Pierre-Bénite au sud de Lyon, est le soldat du feu le plus contaminé par les polluants éternels PFAS en France. Son cas met en lumière l’exposition inquiétante des pompiers à ces substances toxiques présentes dans les mousses anti-incendie utilisées depuis des décennies.
30 ans d’exposition aux PFAS dans les casernes lyonnaises
Avec 30 années de carrière à son actif dans les casernes de la région lyonnaise, Alexandre cumule une longue exposition aux PFAS. Une récente campagne de tests menée par EELV sur une vingtaine de pompiers a confirmé qu’il détenait le triste record de contamination parmi les soldats du feu testés.
Quatre types de PFAS ont été retrouvés dans les cheveux d’Alexandre sur les sept recherchés. Un résultat inquiétant lorsque l’on sait que les pompiers sont particulièrement exposés à ces substances présentes dans les agents moussants anti-incendie, indispensables pour éteindre certains feux.
La vallée de la chimie, épicentre de l’exposition
Depuis 11 ans, Alexandre est affecté à la caserne de Pierre-Bénite, commune située dans la vallée de la chimie au sud de Lyon. Un secteur tristement réputé pour abriter des entreprises comme Daikin et Arkema, émettrices de PFAS depuis des décennies.
Avant j’ai travaillé pendant 15 ans à Saint-Priest dans une équipe dédiée aux risques chimiques et radiologiques justement, avec des exercices en usines sensibles tous les 15 jours. J’ai fait 30 ans dans ce couloir de la chimie.
confie Alexandre
La manipulation des mousses anti-incendie en question
Si les pompiers ne manipulent pas directement les PFAS, Alexandre admet qu’en début de carrière, il lui est arrivé de marcher sur ces tapis de mousse qui servent à étouffer les incendies. Un contact certainement à l’origine d’une partie de sa contamination.
Face à ce constat, les interrogations sont nombreuses chez les soldats du feu. Ont-ils suffisamment de recul pour évaluer les risques sanitaires liés à cette exposition ? Combien de leurs collègues sont potentiellement concernés ?
Vers une reconnaissance en maladie professionnelle ?
Cette étude préliminaire soulève donc l’enjeu d’un dépistage à plus grande échelle et d’un suivi médical renforcé pour les pompiers. Mais au-delà, elle pose la question de la reconnaissance du métier de pompier comme profession à risque du fait de cette exposition aux PFAS.
Une prise de conscience semble s’amorcer avec l’examen au Sénat d’une loi visant à limiter l’usage de ces polluants éternels. Mais pour Alexandre et ses collègues en première ligne, il y a urgence à agir pour préserver leur santé. L’histoire de ce pompier, le plus contaminé de France, a valeur d’alerte pour une profession sous la menace toxique des PFAS.
Cette étude préliminaire soulève donc l’enjeu d’un dépistage à plus grande échelle et d’un suivi médical renforcé pour les pompiers. Mais au-delà, elle pose la question de la reconnaissance du métier de pompier comme profession à risque du fait de cette exposition aux PFAS.
Une prise de conscience semble s’amorcer avec l’examen au Sénat d’une loi visant à limiter l’usage de ces polluants éternels. Mais pour Alexandre et ses collègues en première ligne, il y a urgence à agir pour préserver leur santé. L’histoire de ce pompier, le plus contaminé de France, a valeur d’alerte pour une profession sous la menace toxique des PFAS.