C’est un projet d’envergure qui ne fait pas l’unanimité. Mercredi soir, près de 200 habitants se sont réunis pour exprimer leurs vives inquiétudes concernant le futur pôle d’écologie urbaine prévu dans l’est de Nantes. Au cœur des préoccupations : l’extension controversée de l’incinérateur de déchets actuel.
Un Projet Ambitieux qui Divise
Évalué à 366 millions d’euros, le pôle d’écologie urbaine nantais a pour objectif de répondre aux enjeux de la transition écologique et à l’accroissement démographique de la métropole. Il comprendra notamment :
- La réhabilitation et l’extension d’une déchetterie
- La construction d’une station d’épuration
- Une plateforme de valorisation des biodéchets
- La refonte et l’extension du centre de traitement des déchets datant de 1987
C’est ce dernier point qui cristallise les tensions. L’incinérateur actuel devrait doubler sa capacité pour accueillir les déchets de sept collectivités environnantes, dont la Vendée. Une perspective qui alarme les riverains.
Accusations de Greenwashing
Lors de la réunion publique, les critiques ont fusé, tant sur la forme que sur le fond du projet. Beaucoup ont dénoncé un manque de concertation en amont et une communication tardive :
Il y a eu une volonté très claire de limiter l’information. On discute avec les Roms mais pas avec les riverains.
Un habitant mécontent
Sur le plan écologique, l’extension de l’incinérateur passe mal, perçue comme contradictoire avec les objectifs de réduction des déchets :
Vous nous vendez de l’écologie, de l’humanisme, de la solidarité… Ce n’est qu’un habillage. Partout en France, on cherche à réduire les déchets.
Un riverain en colère
Certains craignent que Nantes ne devienne “la méga poubelle de l’Ouest”, avec une augmentation des nuisances et des risques industriels liés à l’incinération.
La Métropole Défend Son Projet
Face à ces vives critiques, les élus nantais ont tenté de rassurer et d’expliquer leur démarche. Mahel Coppey, vice-présidente déléguée aux déchets, a souligné la nécessité d’offrir une solution de traitement à des collectivités voisines en difficulté.
Elle assure aussi que l’effort de prévention et de réduction des déchets sera maintenu, l’extension visant surtout à absorber l’accroissement démographique à venir. Son collègue communiste Robin Salecroix argue qu’en l’absence de ce pôle, le trafic routier lié au transport des déchets exploseraient de 70%.
Des études d’impact environnemental et l’exploration de solutions de transport alternatives (ferroviaire, fluvial) sont prévues pour atténuer les nuisances. Mais il faudra plus pour convaincre des riverains qui réclament avant tout une étude… d’acceptabilité.
Un Dossier Loin d’Être Refermé
Si le projet sera bien à l’ordre du jour du prochain conseil métropolitain, la pilule a du mal à passer. Beaucoup sont repartis avec un sentiment de fait accompli.
Entre ambition écologique et craintes locales, le chantier du pôle d’écologie urbaine s’annonce encore long et semé d’embûches. Nantes Métropole va devoir redoubler d’efforts et de pédagogie pour embarquer des citoyens pour le moment dubitatifs. L’écologie oui, mais pas à n’importe quel prix pour leur cadre de vie…