Une nouvelle séquence européenne s’ouvre, et elle s’annonce délicate pour Emmanuel Macron. Après les élections européennes de dimanche dernier, les Vingt-Sept doivent maintenant s’atteler à la désignation des futurs dirigeants des institutions de l’Union européenne. Trois postes majeurs sont à pourvoir : les présidences de la Commission européenne, du Conseil européen, et le poste de Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.
Un trio qui se profile, mais quelle place pour la France ?
Au regard des résultats des élections, un trio semble se dégager. Le Parti populaire européen (PPE), arrivé en tête, peut prétendre à la présidence de la Commission. Les sociaux-démocrates, seconds, viseraient le Conseil européen. Enfin, les libéraux, troisièmes mais talonnés par l’extrême-droite, décrocheraient le poste de Haut représentant.
Concrètement, cela pourrait donner : Ursula von der Leyen reconduite à la Commission, le Portugais Antonio Costa au Conseil européen, et l’Estonienne Kaja Kallas comme Haute représentante. Mais dans ce scénario, quelle place pour la France et Emmanuel Macron ?
Macron affaibli sur la scène européenne
Le président français se trouve dans une position délicate. Affaibli sur le plan national depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, il devra probablement accepter la reconduction d’Ursula von der Leyen, pourtant loin d’être sa candidate préférée. Un revers pour celui qui ambitionne de peser sur l’avenir de l’Europe.
L’Europe ne doit pas ignorer le message du vote
– Giorgia Meloni, leader de l’extrême-droite italienne
La montée des extrêmes, incarnée par le commentaire de Giorgia Meloni, vient encore compliquer la donne pour Macron. Comment répondre aux aspirations des électeurs sans faire de concessions malvenues ? Un dilemme épineux pour le président français.
Quelle stratégie pour la France ?
Face à ces défis, plusieurs options s’offrent à Emmanuel Macron :
- Tenter de négocier des postes clés pour des personnalités françaises ou proches de la France
- Miser sur une alliance renforcée avec l’Allemagne pour peser dans les discussions
- Accepter un relatif effacement pour mieux rebondir par la suite
Quelle que soit la voie choisie, une chose est sûre : les prochaines semaines seront décisives pour l’influence française dans l’UE. Et le résultat de ces tractations en dira long sur la capacité d’Emmanuel Macron à encore peser sur la scène européenne malgré ses déboires nationaux.
L’avenir de l’Europe en jeu
Au-delà des jeux de pouvoir et d’influence, c’est bien l’avenir de l’Union européenne qui se joue dans ces nominations. Avec une extrême-droite plus menaçante que jamais et de nombreux défis à relever (climat, économie, migrations…), l’Europe a besoin d’une équipe dirigeante solide et unie.
Emmanuel Macron en a-t-il conscience ? Saura-t-il mettre de côté ses ambitions personnelles pour servir l’intérêt général européen ? Les prochaines semaines nous le diront. Une chose est sûre : rarement nominations auront été aussi cruciales pour l’avenir de notre continent.