Le 1er octobre 2022, les 171 passagers du vol Transavia en provenance de Djerba ont vécu des minutes de frayeur lors de l’atterrissage à l’aéroport Nantes Atlantique. Selon une source proche de l’enquête, le Boeing 737 a touché le tarmac de manière particulièrement brutale, surprenant même l’équipage pourtant rompu à ce genre de manœuvres. Mais le pire restait à venir : lors de sa course folle sur la piste, l’appareil a perdu pas moins de deux pneus de son train avant, dans un fracas assourdissant.
Un Copilote Inexpérimenté Aux Commandes
D’après les premiers éléments de l’enquête, c’est un copilote en formation qui était chargé de poser l’avion ce jour-là. Âgé de 34 ans, il ne totalisait que 448 heures de vol, dont à peine 63 sur Boeing 737. Une expérience bien maigre face à la complexité de l’aéroport nantais et ses pistes réputées techniques.
L’officier en formation avait déjà confié à son instructeur, un commandant de bord chevronné, son appréhension à l’idée de réitérer l’atterrissage difficile de la veille sur cette même piste. Malheureusement, le pire scénario s’est produit et les passagers ont subi les conséquences de ce manque de maîtrise.
Une Piste Capricieuse et Mal Répertoriée
Mais le jeune copilote n’est pas le seul à blâmer dans cet incident. Le rapport d’enquête pointe également du doigt les caractéristiques de la piste 21 de l’aéroport Nantes Atlantique. Désaxée et parsemée de dénivelés, elle est réputée piégeuse même pour les pilotes confirmés.
Entre janvier et novembre 2022, l’aéroport de Nantes s’est avéré être la première plateforme génératrice d’atterrissages durs chez Transavia, à égalité avec Mykonos en Grèce.
Rapport d’enquête du BEA
Et pourtant, ces défauts majeurs sont très mal répertoriés dans la documentation aéronautique officielle. Un problème de taille pour les pilotes en formation qui se retrouvent face à des difficultés insoupçonnées.
Des Dommages Conséquents Pour L’Avion
Si par miracle aucun passager n’a été blessé lors de cet atterrissage brutal, l’avion en revanche a subi d’importants dégâts. En plus des deux pneus éclatés, les jantes et une partie du train avant ont été sérieusement endommagés par l’impact.
Selon un technicien sollicité pour expertiser l’appareil, de multiples impacts probablement causés par des morceaux de pneus ont été relevés sur le fuselage et les moteurs. Des réparations longues et coûteuses ont été nécessaires avant que cet avion puisse reprendre du service.
Des Recommandations Pour Renforcer La Sécurité
Face à cet incident préoccupant, le BEA a émis une série de recommandations dans son rapport. Il préconise notamment à Vinci Airports, le gestionnaire de l’aéroport nantais, de mieux informer les compagnies aériennes des spécificités et difficultés de la piste 21.
De son côté, Transavia a décidé de son propre chef de ne plus faire atterrir ses avions pilotés par des officiers en formation sur les terrains les plus complexes. Une sage décision qui devrait éviter que ce genre d’incident ne se reproduise.
Mais la sécurité a un prix que Vinci ne semble pas prêt à payer. Alors que des travaux de mise aux normes de la piste avait été envisagés dès 2015, le groupe a estimé que le « niveau de sécurité était acceptable en l’état ». Une position difficile à tenir désormais au vu des récents événements…
Cet atterrissage cauchemardesque à Nantes est un rappel brutal que la sécurité aérienne est une responsabilité partagée. Entre des pilotes parfois inexpérimentés et des infrastructures mal adaptées, les marges de progrès restent immenses pour garantir la sérénité des millions de passagers qui prennent l’avion chaque année.