Les cours du pétrole ont connu un léger recul ce mercredi, suite à la publication de données hebdomadaires contrastées concernant les réserves commerciales de brut et d’essence aux États-Unis. Cette baisse met fin à une série de séances de hausse pour l’or noir.
Une augmentation surprise des stocks de brut
Selon les chiffres de l’API (American Petroleum Institute), les stocks commerciaux de brut ont augmenté d’environ 2,3 millions de barils par jour la semaine dernière, une hausse plus importante qu’anticipée par les analystes. En parallèle, les réserves d’essence ont diminué de près de 1,1 million de barils par jour.
Pour les experts de DNB, ces données sont mitigées, car si la hausse des stocks de brut est plus forte que prévu, elle est en partie compensée par le recul des réserves d’essence. Tamas Varga, analyste chez PVM Energy, souligne que ces chiffres « incitent à la prudence » et qu’en l’absence de signes tangibles d’une baisse des stocks commerciaux américains, toute hausse des prix serait rapidement effacée.
Le marché attend le rapport officiel de l’EIA
Les investisseurs sont désormais suspendus à la publication imminente du rapport hebdomadaire de l’EIA (Agence américaine d’information sur l’énergie) qui fera état des niveaux de stocks de brut et de produits raffinés aux États-Unis.
DNB anticipe toutefois un marché pétrolier plutôt tendu cet été, l’Opep+ ayant prolongé ses réductions de production jusqu’à fin septembre. Mais dès octobre, avec le retour de ces volumes, les analystes n’excluent pas un basculement vers une offre excédentaire qui pourrait peser sur les cours.
Attaques contre des infrastructures énergétiques
Avant ces données américaines, les prix du brut avaient profité mardi de nouvelles attaques visant des infrastructures pétrolières en Russie et en Ukraine. Kiev a revendiqué une frappe « réussie » de drones sur une raffinerie russe à Azov, provoquant un important incendie. Côté russe, une attaque de drones a endommagé des installations électriques dans le centre et l’ouest de l’Ukraine.
En plus de ces événements qui ont contribué à la reprise des prix, les données économiques américaines avaient également soutenu l’optimisme sur le marché pétrolier mardi.
Tamas Varga, analyste chez PVM Energy
Malgré ce contexte porteur, les cours du brut n’ont pu résister à la pression des stocks américains. Vers 09H30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août cédait 0,25% à 85,12 dollars. Son homologue américain, le WTI, pour échéance juillet, reculait de 0,49% à 81,17 dollars.
Perspectives contrastées pour le marché pétrolier
Si le marché devrait rester sous tension pendant l’été, les analystes s’attendent à un retournement de tendance dès l’automne avec le retour des barils de l’Opep+. Une offre supérieure à la demande pourrait alors faire pression sur les prix du pétrole.
Mais d’ici là, l’évolution des stocks américains et les soubresauts géopolitiques, à l’image des récentes attaques en Russie et en Ukraine, continueront de dicter la tendance. Les opérateurs garderont aussi un œil sur la santé de l’économie mondiale et ses répercussions sur la demande de brut.
Cette séance de mercredi illustre la sensibilité des cours du pétrole aux variations des stocks et la complexité des facteurs influençant le marché pétrolier. Une équation à multiples inconnues que les investisseurs devront résoudre au fil des prochains mois.
