Les cours du pétrole ont terminé la séance de lundi en hausse, soutenus par les attentes grandissantes d’une baisse significative des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine lors de sa prochaine réunion, ainsi que par des perturbations de la production en Libye et dans le Golfe du Mexique. Cette configuration permet au brut de rebondir après une série de séances dans le rouge.
La perspective d’une baisse de taux dope les cours
Le soutien principal est venu des spéculations croissantes sur une réduction des taux de la Fed plus importante que prévu initialement. Alors qu’un abaissement d’un quart de point était largement anticipé, les opérateurs misent désormais davantage sur un assouplissement d’un demi-point.
Compte tenu du niveau actuel des prix, on ne se hâte pas pour redémarrer toutes les installations.
– John Kilduff, Again Capital
Cette évolution a pesé sur le dollar, rendant par conséquent le pétrole moins onéreux pour les acheteurs munis d’autres devises, ce qui soutient mécaniquement la demande et donc les prix.
Libye et Golfe du Mexique: l’offre perturbée
Outre les anticipations de politique monétaire, le marché a aussi été influencé par des perturbations de l’offre:
- En Libye, les négociations entre le gouvernement d’union nationale et celui de Benghazi, qui a provoqué la suspension d’une grande partie de la production, n’ont pas abouti.
- Dans le Golfe du Mexique, la production des plateformes offshore américaines restait inférieure de plus de 12% à son niveau habituel après le passage d’un ouragan.
Ces événements viennent réduire l’offre disponible sur le marché, ce qui pousse mécaniquement les prix à la hausse, toutes choses étant égales par ailleurs.
La demande, talon d’Achille du marché ?
Malgré les facteurs haussiers évoqués, les inquiétudes sur la demande, notamment en Chine, premier importateur mondial, continuent de planer sur le marché et de limiter le potentiel de rebond des prix.
Des indicateurs publiés samedi dans le pays ont fait état d’un fort ralentissement des ventes de détail et de la production industrielle en août, ainsi que d’une remontée du chômage.
La trajectoire par défaut reste dirigée vers le bas.
– John Kilduff
Dans ce contexte, le marché pétrolier reste confronté à des vents contraires, tiraillé entre les craintes d’un affaiblissement de la demande et les limites de l’offre. L’évolution des taux américains et de la conjoncture chinoise seront des facteurs clés à surveiller pour tenter d’y voir plus clair sur la tendance à venir des cours de l’or noir.
