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Le pétrole au plus bas : quelles conséquences économiques ?

Les cours du pétrole dégringolent, touchant un plus bas depuis mi-juin. Quels facteurs expliquent ce recul et quelles en seront les conséquences pour l'économie globale ? Éléments de réponse dans notre analyse...

Le marché pétrolier traverse une zone de turbulences. Les cours du brut ont atteint mardi leur plus bas niveau depuis la mi-juin, sous la barre des 80 dollars le baril. Une dégringolade qui suscite des inquiétudes quant à l’équilibre entre l’offre et la demande mondiale d’or noir, dans un contexte économique incertain.

Ralentissement de la demande et craintes de surabondance

Si les grands organismes comme l’AIE ou l’Opep tablent toujours sur une progression de la demande pétrolière cette année, le rythme apparaît moins soutenu qu’espéré. La locomotive chinoise, en particulier, marque le pas avec une croissance inférieure à 5% au deuxième trimestre. De quoi jeter un froid sur les perspectives de consommation d’énergie.

En parallèle, le spectre d’une offre surabondante plane avec le retour progressif sur le marché des barils de l’Opep+. L’alliance a en effet décidé de lever graduellement ses coupes de production à compter d’octobre.

Des tensions géopolitiques qui peinent à soutenir les cours

Habituellement, les tensions géopolitiques au Moyen-Orient constituent un facteur haussier pour le brut. Mais les derniers soubresauts, des frappes israéliennes au Yémen aux frictions entre Israël et la Palestine, n’ont pas suffi à enrayer la tendance baissière. Preuve que les considérations fondamentales sur l’équilibre du marché prennent le pas.

Risques pour les pays exportateurs et opportunités pour les consommateurs

Ce repli des cours pétroliers n’est pas sans conséquence. Il menace les revenus des pays producteurs, souvent dépendants de la manne pétrolière pour financer leur économie et leurs programmes sociaux. À l’inverse, il offre une bouffée d’air aux pays importateurs en allégeant leur facture énergétique.

Pour les consommateurs, la baisse des prix à la pompe pourrait redonner un peu de pouvoir d’achat, à condition qu’elle soit répercutée et qu’elle s’inscrive dans la durée. Un rebond des cours n’est toutefois pas à exclure, porté par des achats spéculatifs si les prix apparaissent trop bradés.

« Le marché pétrolier reste volatil et sensible aux fluctuations de l’offre et de la demande. Un déséquilibre, même temporaire, peut rapidement faire basculer les prix. »

Daniel Ghali, analyste chez TD Securities

À moyen terme, la trajectoire des cours dépendra beaucoup du scénario de reprise économique mondiale post-Covid et des politiques des pays consommateurs en matière de transition énergétique. Des enjeux cruciaux pour le roi pétrole, qui règne sur les marchés depuis des décennies mais voit son trône fragilisé par la crise actuelle.

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