C’est un procès qui bouleverse le Royaume-Uni depuis la mi-octobre. La petite Sara, fillette anglo-pakistanaise âgée de seulement 10 ans, a été retrouvée morte dans des circonstances horribles en août dernier. Battue, brûlée, mordue… Son corps portait les traces d’une violence inouïe. Aujourd’hui, c’est au tour de son père, Urfan Sharif, de s’expliquer devant la justice. Et ses déclarations ont créé un véritable choc.
“Je vivais avec une psychopathe” : le père se défend et accuse
Depuis le box des accusés, Urfan Sharif, 42 ans, chauffeur de taxi, a tenté de rejeter l’entière responsabilité de ce drame sur son épouse Beinash Batool, 30 ans. “Je n’étais jamais à la maison”, a-t-il clamé, affirmant que c’est elle qui infligeait les sévices à leur fille. “Je n’aurais pas dû la croire. Je n’ai pas réalisé que je vivais avec une psychopathe et un monstre”.
L’homme reconnaît avoir frappé Sara à plusieurs reprises, mais selon lui, uniquement sous la pression de sa femme. “Elle accusait toujours Sara. Je l’ai frappée uniquement parce qu’elle me le faisait faire”, se défend-il en pleurs à la barre, niant l’avoir battue avec une batte de cricket ou brûlée au fer à repasser “au point qu’elle ne pouvait plus s’asseoir”.
Des sévices inqualifiables révélés au grand jour
Pourtant, les sévices infligés à la petite fille, exposés lors de ce procès, sont un véritable catalogue d’horreurs. Multiples fractures, dizaines de traces de coups, brûlures, et même des morsures humaines… Le corps de Sara portait les stigmates d’une violence extrême et répétée. Des rouleaux entiers de scotch d’emballage ont été retrouvés au domicile, certains ayant probablement servi à entraver l’enfant ou lui couvrir le visage avec des sacs plastiques.
Je l’ai trouvée un soir les mains attachées dans le dos avec du scotch. C’est ma femme qui avait fait ça, elle s’est excusée.
Urfan Sharif, père de Sara, lors de son procès
Une affaire qui soulève de nombreuses questions
Mais les responsabilités dans cette affaire sont loin d’être claires. Des messages WhatsApp échangés entre 2020 et 2023 et dévoilés au procès montrent la belle-mère accusant régulièrement Urfan Sharif de battre l’enfant. Elle affirmait aussi que Sara était “possédée”. L’école avait fait un signalement en 2023 en constatant des traces de coups, avant que la fillette ne soit finalement déscolarisée quelques mois avant sa mort.
Le couple et l’oncle de Sara avaient fui au Pakistan quelques heures avant la découverte du corps sans vie de l’enfant le 10 août. Ils sont revenus un mois plus tard, le père ayant appelé la police britannique pour s’accuser du meurtre. Tous trois ont depuis plaidé non coupables.
Un procès qui suscite une vive émotion
Ce drame et les terribles révélations faites lors du procès ont profondément choqué l’opinion publique au Royaume-Uni. De nombreuses questions se posent sur les dysfonctionnements qui ont conduit à cette issue tragique, malgré les alertes. Au-delà de la détermination des responsabilités individuelles, cette affaire met en lumière les failles dans la protection de l’enfance et la prévention des violences intrafamiliales.
Pour la petite Sara, il est hélas trop tard. Mais ce procès bouleversant doit être l’occasion d’une prise de conscience et d’actions concrètes pour que plus jamais un enfant n’ait à subir un tel calvaire sous le regard impuissant de la société. La mémoire de Sara l’exige, la protection de tous les enfants vulnérables en dépend.