Le paysage politique du Kurdistan irakien se redessine suite aux élections législatives régionales du 20 octobre dernier. Selon les résultats officiels publiés mercredi par la commission électorale, le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) s’impose comme la première force politique de la région autonome, tandis que l’opposition effectue une percée notable.
Le PDK domine, l’opposition progresse
Avec 39 sièges sur les 100 que compte le Parlement régional, le PDK, formation hégémonique du clan Barzani, confirme son statut de parti dominant au Kurdistan irakien. Son rival historique, l’Union patriotique du Kurdistan (UPK) du clan Talabani, arrive en deuxième position avec 23 députés.
Mais la surprise vient de la force d’opposition Nouvelle génération, qui double presque sa représentation en remportant 15 sièges, contre huit dans le Parlement sortant. Un signal fort envoyé par l’électorat kurde en faveur d’un renouvellement de la classe politique.
Une participation en hausse
Malgré les reports successifs du scrutin en raison notamment de désaccords entre le PDK et l’UPK, les électeurs kurdes se sont fortement mobilisés. Selon la commission électorale, le taux de participation global atteint 72%, en nette progression par rapport aux 59% enregistrés lors des précédentes législatives régionales en 2018.
Le taux de participation (..) a atteint les 72%.
– La commission électorale du Kurdistan irakien
Vers de nouvelles alliances ?
Dans le Parlement sortant, le PDK avait réussi à s’assurer une majorité relative de 45 sièges grâce à des alliances avec des députés élus via un quota réservé aux minorités. Mais avec seulement 39 sièges, le parti va devoir nouer de nouvelles alliances pour former un gouvernement.
L’UPK, malgré son recul, apparaît comme un partenaire incontournable. Mais l’opposition, galvanisée par ses bons résultats, pourrait tenter de peser dans les négociations. Des partis islamistes comme l’Union islamique du Kurdistan, qui remporte sept sièges, pourraient aussi jouer les arbitres.
Quel avenir pour le Kurdistan irakien ?
Le futur Parlement régional aura la lourde tâche de désigner les successeurs des président et Premier ministre sortants de la région autonome, Nechirvan et Masrour Barzani, deux cousins figures du PDK. Dans un contexte régional instable, marqué par les tensions entre Baghdad et Erbil, le prochain exécutif kurde devra relever de nombreux défis :
- Consolider les institutions de la région autonome
- Apaiser les relations avec le gouvernement fédéral irakien
- Relancer l’économie mise à mal par la pandémie de Covid-19 et la chute des prix du pétrole
- Répondre aux aspirations de changement d’une jeunesse mobilisée
Autant d’enjeux cruciaux pour l’avenir du Kurdistan irakien, qui devront guider l’action des nouveaux élus et la formation des futures alliances gouvernementales. Car si les urnes ont livré leur verdict, la partie politique ne fait que commencer dans la région autonome.