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Le patron du Centquatre réintégré malgré les soupçons choquants

Le monde de la culture parisienne est en ébullition. Après quatre mois de suspension suite à de graves soupçons de violences sexuelles, José Manuel Gonçalvès, directeur du Centquatre, vient d’être réintégré dans ses fonctions ce mardi. Une décision qui soulève de nombreuses questions.

Retour sur une affaire qui secoue le milieu artistique

Début 2023, le Centquatre, haut lieu de l’art contemporain à Paris, est informé d’un signalement visant son directeur José Manuel Gonçalvès pour des faits d’une extrême gravité. Des violences sexuelles auraient été commises lors d’un déplacement professionnel. Face à ces accusations, la mairie de Paris décide de suspendre provisoirement le dirigeant le temps qu’une enquête soit menée.

Mais coup de théâtre ce 14 mai : le parquet de Paris prononce un classement sans suite. Officiellement, l’enquête administrative n’a pas permis d’identifier des comportements répréhensibles de la part de M. Gonçalvès au sein de l’établissement ou auprès de ses collaborateurs externes.

Un dispositif répondant aux obligations légales en matière de violences et harcèlement sexistes et sexuels a bien été mis en place au Centquatre selon l’enquête.

Communiqué de la Ville de Paris

Le Centquatre se veut rassurant

Suite à la décision de justice, un conseil d’administration extraordinaire s’est tenu lundi. Les membres ont été informés des conclusions de l’enquête interne par les inspecteurs de la ville. Dans la foulée, la fin de la mise à pied conservatoire de José Manuel Gonçalvès a été annoncée.

Le Centquatre se veut rassurant et affirme qu’un dispositif de prévention des violences sexistes et sexuelles est bien en place en son sein, répondant aux exigences légales. L’établissement, qui accueille plus de 10 000 visiteurs chaque semaine, espère ainsi tourner la page de ce fâcheux épisode.

De nombreuses zones d’ombre subsistent

Malgré le classement sans suite de l’enquête, de nombreuses questions demeurent. Quels étaient précisément les faits reprochés au directeur ? Pourquoi n’ont-ils pas donné lieu à des poursuites ? Les signalements ont-ils tous été pris en compte de manière exhaustive ?

Autant d’interrogations légitimes face à une affaire qui illustre la difficulté de traiter ces sujets sensibles dans des institutions culturelles d’envergure. Le retour de José Manuel Gonçalvès ne manquera pas de susciter des réactions contrastées dans le milieu artistique parisien, encore sous le choc des révélations.

Un électrochoc salutaire pour le monde de la culture ?

Au-delà du cas du Centquatre, c’est toute la question des violences sexuelles dans le milieu culturel qui est posée. Ces dernières années, de nombreux témoignages ont émergé, mettant en lumière l’omerta qui règne encore trop souvent.

Cette affaire aura au moins eu le mérite de provoquer une prise de conscience. Partout, les protocoles se renforcent pour mieux prévenir et sanctionner ces agissements intolérables. Les victimes sont davantage encouragées à parler. Mais le chemin est encore long pour que le monde de l’art ne soit plus entaché par ce fléau.

La réintégration express de José Manuel Gonçalvès, alors que planent toujours des soupçons, en est la triste illustration. Gageons que cette séquence agisse comme un électrochoc salutaire pour faire bouger les lignes durablement. Le milieu culturel doit impérativement se montrer exemplaire sur ces questions. Sa crédibilité et son avenir en dépendent.

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