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Le Parti de Farage Défie les Conservateurs sur le Nombre d’Adhérents

Le parti Reform UK de Nigel Farage affirme avoir dépassé les Conservateurs en nombre d'adhérents. Une déclaration vivement contestée par la cheffe des Tories, Kemi Badenoch. Qui dit vrai dans cette bataille des chiffres ? L'avenir politique britannique est en jeu...

Le paysage politique britannique est en ébullition. Au cœur de la tempête : une bataille des chiffres opposant le parti anti-immigration Reform UK, mené par l’emblématique Nigel Farage, et le parti conservateur historique. L’enjeu ? Déterminer qui peut se targuer d’avoir le plus grand nombre d’adhérents. Une question cruciale à l’heure où l’avenir politique du pays est plus incertain que jamais.

Reform UK revendique la pole position

Vendredi, un compteur sur le site de Reform UK affichait fièrement plus de 140 000 membres. La veille, Nigel Farage, figure de proue du Brexit, clamait haut et fort que son mouvement avait, pour la première fois, dépassé les Tories en termes d’adhérents. Une déclaration fracassante visant à positionner Reform UK comme la nouvelle force politique incontournable outre-Manche.

Les Conservateurs contestent

Mais c’était sans compter la réaction des Conservateurs. Selon leurs registres, ils comptaient 131 680 adhérents lors de l’élection de leur nouvelle cheffe, Kemi Badenoch, début novembre. Et depuis, le parti aurait « gagné des milliers de nouveaux membres », assure-t-elle. Mme Badenoch est même allée plus loin, accusant Nigel Farage de « manipulation » et de « trucage », affirmant que le compteur de Reform UK augmentait « automatiquement ».

Farage dément et propose un audit

Des allégations « dégoûtantes » pour Nigel Farage, qui a contre-attaqué en invitant une société d’audit à vérifier les chiffres de son parti, à condition que les Conservateurs acceptent de faire de même. Il a assuré que le fameux compteur, mis en place récemment, recensait les nouveaux membres s’inscrivant en ligne moyennant une cotisation de 25 livres (environ 30 euros).

C’est un moment historique. Nous sommes la véritable opposition.

Nigel Farage, chef de Reform UK

Des chiffres difficiles à vérifier

Mais au-delà des déclarations tonitruantes, il est en réalité très complexe de comparer le nombre d’adhérents des partis politiques britanniques. Comme le souligne une analyse de la Chambre des Communes, il n’existe « pas de définition reconnue par tous » de ce qui constitue une adhésion, ni de méthode standardisée pour la quantifier. Résultat, malgré ses affirmations, difficile de savoir ce que recouvre exactement le chiffre avancé par Reform UK.

Reform UK, un parti en plein essor

Une chose est sûre cependant : le mouvement de Nigel Farage est en pleine ascension. Lors des législatives de juillet dernier, il a récolté quelque 14% des voix et fait son entrée au Parlement avec 5 députés. Siphonnant au passage de nombreux électeurs conservateurs et précipitant la pire défaite de l’histoire des Tories.

Aujourd’hui, Reform UK ne cache pas ses ambitions : viser la victoire aux prochaines élections prévues en 2029. De quoi donner des sueurs froides aux conservateurs, déjà très affaiblis. Selon de récents sondages, le parti nationaliste pointe à environ 23% d’intentions de vote, talonnant les Tories (25%) et les Travaillistes (26%).

Coup de poker de Farage

Pour doper son mouvement, Nigel Farage mise sur des appuis de poids. Il affirme être en « négociations » avec le milliardaire Elon Musk pour obtenir des financements, après une rencontre en décembre dernier à Mar-a-Lago, la résidence de Donald Trump. Des connexions qui en disent long sur le positionnement de ce tribun nationaliste et anti-immigration, déterminé à bousculer l’échiquier politique britannique.

L’ancien champion du Brexit semble même prêt à jouer les intermédiaires entre les États-Unis et le Royaume-Uni. Il s’est dit disposé à mettre ses liens avec Trump au service du nouvel ambassadeur britannique à Washington, pourtant membre du parti travailliste, afin de faciliter les discussions avec la prochaine administration républicaine.

Alors, coup de bluff ou véritable tour de force politique ? Une chose est sûre, Reform UK compte bien capitaliser sur ses bons chiffres, réels ou supposés, pour s’imposer durablement dans le paysage. Et transformer l’essai des dernières législatives. Quitte à dynamiter un peu plus un système politique britannique déjà en crise.

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