C’est l’heure de l’introspection pour le Parti conservateur britannique. Après avoir subi une défaite historique lors des législatives de juillet 2024, les Tories cherchent à se reconstruire sous la houlette de leur nouvelle cheffe, Kemi Badenoch. Celle-ci a reconnu jeudi lors d’un discours que le parti avait « commis des erreurs » et s’est engagée à rétablir la confiance du public.
Il faut dire que les conservateurs sortent de 14 années tumultueuses au pouvoir, marquées par l’austérité, le Brexit, une crise du coût de la vie et les scandales de l’ère Boris Johnson. Un bilan qui leur a valu un cinglant désaveu dans les urnes. Avec seulement 121 sièges conservés sur 650, contre 365 cinq ans plus tôt, il s’agit de la pire déroute électorale de l’histoire du parti.
Un nouveau cap pour tourner la page
Pour redresser la barre, Kemi Badenoch, qui a succédé à Rishi Sunak en novembre 2024, entend se démarquer de ses prédécesseurs. Sans les nommer, la quadragénaire a pointé du doigt jeudi la gestion du Brexit par Theresa May et Boris Johnson, ainsi que leur politique climatique.
Nous avons annoncé que nous quitterions l’Union européenne avant d’avoir un plan de croissance en dehors de l’UE.
Nous avons adopté une loi selon laquelle nous allions atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Et c’est seulement à ce moment-là que nous avons commencé à réfléchir à la manière dont nous pourrions y parvenir.
Kemi Badenoch, cheffe du Parti conservateur
L’épineuse question migratoire
L’ancienne ministre a également dénoncé la hausse record des arrivées de migrants au Royaume-Uni en 2022, promettant que «ces erreurs (…) vont s’arrêter» sous sa direction. Un dossier brûlant sur lequel elle devra convaincre, alors que le soutien au parti d’extrême droite Reform UK de Nigel Farage progresse dans les sondages.
La tâche colossale de reconstruire le parti
Au-delà des enjeux politiques, c’est à un véritable travail de refondation que Kemi Badenoch doit s’atteler en vue des prochaines législatives prévues en 2029. Un défi d’autant plus ardu que selon un récent sondage YouGov, les conservateurs arriveraient désormais en troisième position, derrière les travaillistes et Reform UK.
La nouvelle dirigeante des Tories l’a bien compris : pour espérer reconquérir le pouvoir, son parti doit d’abord regagner la confiance des Britanniques. Et cela passe par une remise en question sans concession, loin des promesses creuses du passé. Un vaste chantier qui ne fait que commencer.
