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Le Parlement iranien lance une procédure pour destituer le ministre de l’Économie

L'Iran fait face à une crise économique majeure depuis 2018. Le rial dégringole face au dollar et l'inflation s'envole. Le Parlement cherche des responsables et vise le ministre de l'Économie. Parviendra-t-il à redresser la barre ?

L’économie iranienne traverse une période des plus tumultueuses. Depuis la réimposition de lourdes sanctions par les États-Unis en 2018, le pays fait face à une dépréciation massive de sa monnaie nationale, le rial. Alors que l’inflation galope et que le pouvoir d’achat des Iraniens s’effrite, le Parlement a décidé d’agir. Son objectif : destituer le ministre de l’Économie, Abdolnasser Hemmati, jugé responsable de la situation.

Le rial en chute libre face au dollar

La dépréciation du rial iranien s’est intensifiée de manière alarmante ces derniers mois. Selon des sources proches du dossier, il fallait environ 925 000 rials pour un dollar mercredi dernier à Téhéran, frôlant un record historique. Une situation bien loin de juillet dernier, où le taux était d’environ 600 000 rials pour un dollar lors de la prise de fonction du président Pezeshkian.

Cette chute vertigineuse n’est pas sans conséquence pour la population iranienne. Avec une inflation galopante, le quotidien des citoyens se trouve lourdement impacté. Le pouvoir d’achat fond comme neige au soleil, plongeant de nombreuses familles dans une précarité grandissante.

Des sanctions internationales qui pèsent lourd

À l’origine de cette crise économique sans précédent : la réimposition en 2018 de lourdes sanctions par les États-Unis. Un véritable coup de massue pour l’économie iranienne, qui a vu s’envoler les investissements étrangers suite au retrait américain de l’accord international sur le nucléaire iranien.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions et le retour d’investissements occidentaux en Iran en contrepartie d’un contrôle accru des activités nucléaires de Téhéran.

Mais avec le revirement de Donald Trump, c’est tout l’équilibre économique du pays qui a été bouleversé. Les entreprises peinent à importer, les investissements se tarissent et la croissance est en berne. Une situation intenable pour la population iranienne.

Le Parlement en quête de solutions

Face à cette crise majeure, le Parlement iranien a décidé de passer à l’action. Mercredi dernier, une procédure visant à révoquer le ministre de l’Économie Abdolnasser Hemmati a été lancée. Le ministre dispose maintenant de 10 jours pour s’expliquer devant les députés avant un vote de confiance.

Cette initiative parlementaire survient au lendemain d’une rencontre à huis clos entre le président Pezeshkian et son ministre de l’Économie. L’objectif : trouver des solutions pour enrayer la dégringolade de la monnaie nationale et redonner un peu d’air à l’économie iranienne.

Mais la tâche s’annonce ardue. Déjà en avril dernier, le Parlement avait dû se résoudre à destituer le ministre de l’Industrie de l’époque, Reza Fatemi Amin, en raison d’une flambée des prix liée aux sanctions internationales. Un scénario qui semble se répéter aujourd’hui avec Abdolnasser Hemmati.

Un avenir économique incertain

Si la destitution du ministre de l’Économie venait à être actée, il faudra trouver rapidement un remplaçant capable de redresser la barre. Une mission délicate dans un contexte international tendu, où les leviers d’action restent limités.

En attendant, c’est tout le quotidien des Iraniens qui se trouve impacté par cette crise économique majeure. Entre inflation galopante et pouvoir d’achat en berne, l’avenir s’annonce incertain pour de nombreux foyers. Le Parlement parviendra-t-il à trouver des solutions pérennes ? L’avenir nous le dira.

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