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Le Parlement britannique examine la légalisation de l’aide à mourir

Le Parlement britannique examine une loi autorisant le suicide assisté pour les malades en fin de vie, ravivant un débat de société sur ce sujet délicat et controversé. Les députés sont divisés sur la question, entre volonté de donner le choix aux patients et crainte d'une dérive. L'issue du vote reste incertaine...

Le débat sur l’aide médicale à mourir ressurgit au Royaume-Uni. Ce vendredi, le Parlement britannique examine un projet de loi visant à légaliser le suicide assisté pour certains malades en phase terminale. Une question qui divise profondément le pays, près de dix ans après un vote où la Chambre des Communes avait rejeté une évolution de la loi sur ce sujet sensible.

Selon la proposition de loi, portée par la députée travailliste Kim Leadbeater, seuls les adultes atteints d’une maladie incurable avec une espérance de vie inférieure à six mois pourraient demander l’aide au suicide, après validation par deux médecins et un juge. Un cadre bien plus strict que dans d’autres pays européens ayant déjà franchi le pas, mais aussi que le projet actuellement examiné en France.

Un sujet qui divise l’opinion et le gouvernement

Si plusieurs sondages récents montrent qu’une majorité de Britanniques est favorable à une évolution de la loi, la question reste très clivante au sein de la société. Les débats ont été ravivés par le témoignage d’Esther Rantzen, ancienne présentatrice vedette de la BBC atteinte d’un cancer, qui a confié envisager de se rendre en Suisse pour un suicide assisté.

Au sein même du gouvernement, les positions sont partagées sur ce sujet éthique délicat. Le Premier ministre Keir Starmer a choisi de laisser les députés voter librement, sans consigne de son parti travailliste pourtant à l’origine du texte. Plusieurs ministres se sont ouvertement opposés au projet, craignant un risque de dérive vers une forme d’euthanasie.

Les associations de patients revendiquent « le droit de choisir »

Du côté des partisans d’une légalisation encadrée, on défend le droit des malades incurables à choisir les conditions de leur fin de vie. L’association Dignity in Dying, qui soutient le projet de loi, a manifesté devant le Parlement avec le slogan : « Les personnes mourantes ont besoin de pouvoir choisir ».

Certains, comme l’ancienne présentatrice Esther Rantzen, pointent aussi le paradoxe de devoir se rendre à l’étranger, comme la Suisse, pour accéder à un suicide médicalement assisté. Selon l’association suisse Dignitas, 540 Britanniques y ont eu recours ces vingt dernières années.

Des voix s’élèvent contre les risques de dérive

Mais les opposants à une légalisation mettent en garde contre les dangers potentiels pour les personnes vulnérables. Une trentaine de chefs religieux ont exprimé leur « profonde préoccupation », estimant que la loi pourrait pousser certains à considérer qu’ils ont « le devoir de mourir ». D’autres craignent que les critères ne soient progressivement élargis.

Les parlementaires devraient s’atteler à améliorer le système déficient de soins palliatifs.

– Dr Gordon Macdonald, président de l’association Care not Killing

Certains, comme le ministre de la Santé Wes Streeting qui votera contre le texte, jugent aussi que le coût d’un tel dispositif se ferait « au détriment » d’autres missions du système public de santé. La communauté médicale britannique reste elle-même divisée sur la question, même si le principal syndicat de médecins s’est déclaré « neutre ».

Un vote très attendu mais seulement une première étape

Lors du précédent vote en 2015, les députés avaient massivement rejeté une évolution de la loi, par 330 voix contre 118. L’issue du scrutin de vendredi reste incertaine, même si le Premier ministre Keir Starmer, pourtant opposé en 2015, a cette fois décidé de voter pour.

En cas de feu vert, le texte ne franchirait cependant qu’une première étape et devrait encore suivre un long parcours législatif avant une éventuelle adoption. Le débat promet en tout cas d’être animé, à l’image des vifs échanges dans les médias britanniques ces derniers jours, entre éditorialistes favorables à un « droit de mourir dans la dignité » et ceux s’inquiétant d’une réforme « précipitée » aux lourdes conséquences éthiques.

Au sein même du gouvernement, les positions sont partagées sur ce sujet éthique délicat. Le Premier ministre Keir Starmer a choisi de laisser les députés voter librement, sans consigne de son parti travailliste pourtant à l’origine du texte. Plusieurs ministres se sont ouvertement opposés au projet, craignant un risque de dérive vers une forme d’euthanasie.

Les associations de patients revendiquent « le droit de choisir »

Du côté des partisans d’une légalisation encadrée, on défend le droit des malades incurables à choisir les conditions de leur fin de vie. L’association Dignity in Dying, qui soutient le projet de loi, a manifesté devant le Parlement avec le slogan : « Les personnes mourantes ont besoin de pouvoir choisir ».

Certains, comme l’ancienne présentatrice Esther Rantzen, pointent aussi le paradoxe de devoir se rendre à l’étranger, comme la Suisse, pour accéder à un suicide médicalement assisté. Selon l’association suisse Dignitas, 540 Britanniques y ont eu recours ces vingt dernières années.

Des voix s’élèvent contre les risques de dérive

Mais les opposants à une légalisation mettent en garde contre les dangers potentiels pour les personnes vulnérables. Une trentaine de chefs religieux ont exprimé leur « profonde préoccupation », estimant que la loi pourrait pousser certains à considérer qu’ils ont « le devoir de mourir ». D’autres craignent que les critères ne soient progressivement élargis.

Les parlementaires devraient s’atteler à améliorer le système déficient de soins palliatifs.

– Dr Gordon Macdonald, président de l’association Care not Killing

Certains, comme le ministre de la Santé Wes Streeting qui votera contre le texte, jugent aussi que le coût d’un tel dispositif se ferait « au détriment » d’autres missions du système public de santé. La communauté médicale britannique reste elle-même divisée sur la question, même si le principal syndicat de médecins s’est déclaré « neutre ».

Un vote très attendu mais seulement une première étape

Lors du précédent vote en 2015, les députés avaient massivement rejeté une évolution de la loi, par 330 voix contre 118. L’issue du scrutin de vendredi reste incertaine, même si le Premier ministre Keir Starmer, pourtant opposé en 2015, a cette fois décidé de voter pour.

En cas de feu vert, le texte ne franchirait cependant qu’une première étape et devrait encore suivre un long parcours législatif avant une éventuelle adoption. Le débat promet en tout cas d’être animé, à l’image des vifs échanges dans les médias britanniques ces derniers jours, entre éditorialistes favorables à un « droit de mourir dans la dignité » et ceux s’inquiétant d’une réforme « précipitée » aux lourdes conséquences éthiques.

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