En tête de l’Euroligue et deuxième de Betclic Élite, le Paris Basketball réalise un début de saison exceptionnel. Un succès d’autant plus remarquable que le club de la capitale évolue sans sponsor majeur au centre de son maillot. Une situation atypique, fruit d’une stratégie ambitieuse mais risquée.
Un modèle économique atypique
Créé il y a seulement six ans, le Paris Basketball a doublé son budget cette saison pour atteindre environ 19 millions d’euros. Mais contrairement au football ou au rugby, son modèle économique n’accorde pas une place prépondérante aux droits TV. La billetterie représente la moitié des recettes, tandis que le sponsoring pèse pour un quart selon Jérôme de Chaunac, directeur général adjoint du club.
Les partenariats constituent donc un pilier financier essentiel. Pourtant, aucun contrat n’a été signé pour apposer une marque sur la face avant des tuniques, que ce soit en championnat de France ou en coupe d’Europe. Un choix délibéré de la part des dirigeants parisiens.
Une visibilité médiatique limitée
Si le Paris Basketball ne trouve pas preneur pour son maillot, c’est en partie à cause d’une couverture télévisuelle réduite qui restreint l’exposition de ses exploits européens. Un handicap de taille pour séduire des annonceurs, confrontés à un retour sur investissement incertain.
Le marché français se caractérise souvent par des partenariats locaux sur les maillots. En Euroligue, ce sont généralement le sponsor du club de football ou la marque du propriétaire qui s’affichent. Nous ne pouvons pas être dans ce cas de figure.
Jérôme de Chaunac, DG adjoint en charge des revenus du Paris Basketball
Un pari sur l’avenir
Malgré ces contraintes, ne pas avoir de sponsor principal n’est pas subi mais voulu par le club. Ses dirigeants ont fait le pari d’un positionnement premium, en phase avec le produit haut de gamme qu’ils s’efforcent de bâtir.
L’objectif affiché est de devenir la franchise numéro un du basket en France, en s’appuyant sur une marque forte, une audience croissante sur les réseaux sociaux et une expérience unique dans sa future salle, l’Adidas Arena. Un package séduisant, mais qui a un prix.
700 000 à 900 000 euros pour le maillot
Pour céder la précieuse place au centre de sa tunique, le Paris Basketball espère obtenir entre 700 000 et 900 000 euros par saison, un montant supérieur aux standards actuels selon Jérôme de Chaunac. Le club mise sur la force de son image et de ses résultats pour attirer des marques prêtes à l’accompagner dans la durée.
Quatre candidats seraient en lice, dont deux français et deux internationaux. L’heureux élu devrait être connu d’ici la fin d’année ou en janvier, pour un engagement espéré sur deux à trois ans minimum. De quoi sécuriser l’avenir du projet, sans pour autant le dénaturer.
Un modèle à l’américaine
Avec des maillots dénués de publicité envahissante, le Paris Basketball cultive sa singularité. Une approche très « NBA » portée par son président et copropriétaire David Kahn, bien décidé à bousculer les codes du basket européen.
Un pari audacieux, qui pourrait transformer l’essai en cas de succès sportif et économique. Si le club parisien parvient à s’installer durablement au plus haut niveau tout en préservant son identité, nul doute que les sponsors se bousculeront pour s’associer à cette success story pas comme les autres.