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Le Pari Risqué d’Olaf Scholz pour se Présenter en “Chancelier de la Paix”

Le chancelier Olaf Scholz a déclenché une tempête politique en Allemagne et à l'international avec son appel à Vladimir Poutine juste avant des élections cruciales. Un pari risqué pour se présenter en "chancelier de la paix"... Découvrez les dessous de cette manœuvre qui divise.

Le chancelier allemand Olaf Scholz se retrouve au cœur d’une vive polémique suite à son appel téléphonique d’une heure avec le président russe Vladimir Poutine vendredi dernier. Cet échange, le premier entre les deux dirigeants depuis près de deux ans, intervenait à quelques mois d’élections périlleuses pour Scholz et son parti. De nombreuses voix s’élèvent pour accuser le chancelier de vouloir se présenter en “faiseur de paix” dans une tentative désespérée de remonter dans les sondages.

Un pari diplomatique à hauts risques

En prenant l’initiative de cet appel controversé, Olaf Scholz semble miser gros. D’un côté, il tente de rassurer en affirmant que « l’Ukraine peut compter » sur le soutien indéfectible de l’Allemagne. De l’autre, il s’attire les foudres de Kiev, le président Zelensky lui reprochant d’avoir ouvert une « boîte de Pandore ».

Le timing de cet échange n’est pas anodin. Scholz devait s’envoler pour le sommet du G20 à Rio, sans Vladimir Poutine ni Volodymyr Zelensky. Alors que Donald Trump fait miroiter un retour à la Maison-Blanche et promet de mettre fin à la guerre en Ukraine, le chancelier allemand ne voulait pas être en reste. Selon ses mots, il serait dommageable qu’un futur président américain discute avec Poutine sans qu’un dirigeant européen de premier plan n’en fasse de même.

Stratégie électorale ou véritable volonté de paix ?

Mais derrière ces arguments diplomatiques, beaucoup voient surtout une manœuvre électorale de la part d’un Olaf Scholz affaibli. Son parti, le SPD, est largement distancé dans les sondages en vue des élections législatives anticipées du 23 février prochain. L’opposition conservatrice dénonce une tentative de récupération, accusant le chancelier d’avoir contribué à la « propagande » du Kremlin.

Il voulait surtout faire comprendre, en Allemagne, qu’il est celui qui mise sur les négociations, sur le dialogue.

Jürgen Hardt, porte-parole CDU pour la politique étrangère

De son côté, l’extrême droite de l’AfD et l’extrême gauche du BSW, qui réclament un arrêt des livraisons d’armes à l’Ukraine, surfent sur l’inquiétude d’une partie des Allemands face à l’enlisement du conflit. Ces deux formations enregistrent des scores historiques et pourraient bouleverser le paysage politique.

Le SPD en quête d’un nouveau leader ?

Au sein même du parti social-démocrate, des voix s’élèvent pour pousser le populaire ministre de la Défense Boris Pistorius comme tête de liste à la place d’Olaf Scholz. Un appel auquel le chancelier a tenu à couper court, se disant « prêt à s’engager dans cette bataille électorale avec l’objectif de gagner ».

Mais sur le fond, sa conversation avec Vladimir Poutine n’a rien donné de nouveau, chacun campant sur ses positions. Aux yeux de beaucoup d’observateurs allemands et étrangers, cette initiative apparaît donc surtout comme un coup politique risqué. Reste à voir si la carte du « chancelier de la paix » suffira à Olaf Scholz pour redresser la barre avant des élections qui s’annoncent très compliquées pour son camp.

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