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Le Parcours Diplomatique de Jimmy Carter : Ombres et Lumières

Retour sur la carrière diplomatique de Jimmy Carter, marquée par des échecs comme la crise des otages en Iran mais aussi des succès comme les accords de Camp David. Un bilan qui suscite encore le débat...

Le décès de Jimmy Carter à l’âge de 100 ans est l’occasion de revenir sur l’héritage diplomatique contrasté de l’ancien président américain. S’il a connu des revers cuisants comme la crise des otages en Iran, il a aussi remporté des succès durables comme les accords de paix de Camp David entre Israël et l’Égypte. Retour sur un parcours en clair-obscur.

L’Iran, le grand échec

Selon des proches de Zbigniew Brzezinski, son conseiller à la sécurité nationale, la chute du chah d’Iran et l’avènement de la République islamique furent le « principal revers géopolitique » de Jimmy Carter. Un événement vint aggraver ce fiasco initial : le 4 novembre 1979, des étudiants islamistes prennent d’assaut l’ambassade américaine à Téhéran, retenant une cinquantaine d’otages.

Malgré un embargo et une opération militaire ratée, la crise durera 444 jours. Un calvaire pour les otages, un désastre pour le président, qui sera balayé par Ronald Reagan en 1980. Cette gestion calamiteuse nourrira longtemps les critiques sur la faiblesse de Carter en politique étrangère.

Des décisions mal comprises

Selon certains experts, Jimmy Carter aurait pourtant fini par s’adapter à la réalité géopolitique en renforçant le budget militaire et la présence américaine au Moyen-Orient. Mais sa volonté initiale de rompre avec l’interventionnisme de ses prédécesseurs fut perçue comme de la faiblesse.

S’il est vrai que nous n’avons pas été impliqués dans des conflits militaires durant ma présidence, je ne considère pas cela comme un signe de faiblesse.

– Jimmy Carter

Avec le recul, et au vu des échecs américains en Afghanistan et en Irak, le bilan de Carter apparaît cependant plus nuancé. « On sait maintenant ce qui se passe quand on envoie une armée américaine dans cette partie du monde », souligne Robert Strong, professeur et biographe de Carter.

Camp David, le grand succès

À l’actif de Carter, les accords de paix israélo-égyptiens du 17 septembre 1978 restent un exploit diplomatique majeur. Une prouesse réalisée contre l’avis de ses propres conseillers, en mettant tout son poids dans la balance pour rapprocher Anouar el-Sadate et Menahem Begin.

Près de 45 ans plus tard, aucune ligne de ces accords historiques n’a été violée, une rareté au Moyen-Orient. Ils demeurent un pilier de la sécurité d’Israël et de la stabilité régionale. Dans la même veine, Carter résoudra durablement la question du canal de Panama, un abcès dans les relations avec l’Amérique latine.

Idéaliste et pragmatique

Au-delà de ces réalisations concrètes, Carter a imprimé sa marque en faisant des droits humains une priorité diplomatique, notamment face aux dictatures sud-américaines. Un combat mené avec constance, y compris après son départ de la Maison Blanche.

Pragmatique, il a aussi normalisé les liens avec la Chine communiste et fait progresser le dialogue avec l’URSS sur le désarmement. Des avancées qui ont préparé la fin de la Guerre froide, même si d’autres en ont récolté les fruits.

En définitive, le bilan diplomatique de Jimmy Carter apparaît plus riche et complexe que l’image de faiblesse à laquelle il est souvent réduit, entre l’ombre de l’Iran et la lumière de Camp David. Un héritage qui ne demande qu’à être réévalué avec le temps.

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