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Le parc naturel de Bears Ears menacé par l’élection présidentielle

Dans l'Utah, le parc naturel de Bears Ears cristallise les inquiétudes des tribus amérindiennes locales à l'approche de l'élection présidentielle américaine. Entre protection de l'environnement et intérêts économiques, quel sera l'avenir de ce joyau naturel si Donald Trump revient au pouvoir ?

À l’approche de l’élection présidentielle américaine, le sort du parc naturel de Bears Ears, situé dans l’Utah, cristallise les inquiétudes des tribus amérindiennes locales. Ce joyau naturel, dont le nom évoque les formes caractéristiques de deux buttes ressemblant à des oreilles d’ours, pourrait en effet voir son statut remis en question en cas de retour au pouvoir de Donald Trump.

Un territoire convoité pour ses richesses souterraines

Longtemps délaissé en raison de son isolement et de l’aridité de ses terres, Bears Ears suscite désormais toutes les convoitises depuis la découverte dans son sous-sol de gisements de pétrole, de gaz et d’uranium représentant des milliards de dollars. Une manne qui n’a pas échappé aux compagnies minières, bien décidées à exploiter ce filon.

Pourtant, ce territoire abrite un écosystème fragile et revêt une importance culturelle majeure pour les tribus navajo, ute et hopi qui le peuplent depuis des siècles. Hank Stevens, représentant de la nation Navajo, s’inquiète :

On a bien vu ce que ça a donné pendant les quatre ans du mandat de Trump. S’il est réélu, ça pourrait être encore pire que la première fois.

Hank Stevens, représentant de la nation Navajo

Trump, un danger pour l’environnement

Et pour cause, lors de son précédent passage à la Maison Blanche, le milliardaire républicain n’avait pas hésité à lever la protection de pas moins de vingt sites naturels remarquables, ouvrant ainsi la voie aux forages pétroliers. Une mesure certes annulée depuis par l’administration Biden, mais qui pourrait faire son grand retour dès l’investiture de Donald Trump en cas de victoire en novembre prochain.

Car sur les questions environnementales, l’ancien président assume ses positions climatosceptiques et ne manque jamais une occasion de remettre en cause le consensus scientifique sur le réchauffement climatique. Pire, il promet de favoriser l’industrie des énergies fossiles s’il est de nouveau élu, au mépris des conséquences désastreuses pour la planète.

Le vote amérindien, un enjeu crucial

Face à cette menace, Hank Stevens appelle les quelque 5 millions d’Amérindiens, souvent les grands oubliés des élections, à se mobiliser massivement le 5 novembre prochain :

Je pense que nous avons besoin d’élire une personne de couleur à la Maison Blanche, quelqu’un qui comprenne l’adversité à laquelle doivent faire face les gens de couleur, pas seulement les Amérindiens.

Dans un scrutin qui s’annonce particulièrement serré, notamment dans l’Arizona voisin, le vote des tribus pourrait bien faire basculer le résultat final. À condition qu’elles parviennent à se faire entendre et à défendre ce territoire ancestral, devenu malgré lui l’un des multiples enjeux de cette présidentielle à haut risque pour l’environnement.

Car au-delà de Bears Ears, c’est bien la question de la préservation de la nature et de la lutte contre le changement climatique qui se joue dans les urnes américaines. Tandis que la candidate démocrate Kamala Harris défend des positions volontaristes en la matière, Donald Trump incarne un modèle à contre-courant des impératifs écologiques, prêt à sacrifier les joyaux naturels du pays sur l’autel des intérêts économiques. L’avenir nous dira quelle vision l’emportera.

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