Le débat sur la fin de vie est une nouvelle fois sur le devant de la scène en France. Alors qu’un projet de loi visant à légaliser le suicide assisté et, dans certains cas, l’euthanasie, doit être examiné par les députés début 2025, le Pape François a clairement fait entendre sa voix. Lors d’une rencontre au Vatican avec des parlementaires du sud de la France, il s’est fermement exprimé contre ce qu’il qualifie de « forme hideuse de compassion ».
Le Pape appelle à privilégier les soins palliatifs
Face à ces élus venus en « pèlerinage à Rome », le souverain pontife les a encouragés à contribuer au débat « dans la vérité », en mettant l’accent sur l’accompagnement de la vie jusqu’à sa fin naturelle. Pour lui, la solution réside dans « un développement plus ample des soins palliatifs », plutôt que dans la légalisation de pratiques comme le suicide assisté ou l’euthanasie.
« Il s’agit d’accompagner la vie jusqu’à sa fin naturelle par un développement plus ample des soins palliatifs. »
Pape François
Le Pape a salué le « courage » de ces parlementaires, voyant dans leur démarche le « désir d’unifier [leur] vie de croyant avec celle d’homme ou de femme en responsabilité ». Des propos qui résonnent à l’approche de sa visite prévue en Corse mi-septembre.
Un projet de loi en suspens
Le précédent gouvernement avait déposé un texte ouvrant la voie, sous strictes conditions, au suicide assisté et à l’euthanasie, englobés sous le terme « d’aide active à mourir ». Bien que parvenu à l’Assemblée nationale, son examen a été interrompu par la dissolution de l’Assemblée et les élections qui ont suivi.
L’avenir de ce projet de loi apparaît incertain, le gouvernement actuel étant composé du centre et de la droite, cette dernière étant historiquement opposée à toute légalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté. Une position que le Pape François n’a pas manqué de réaffirmer avec force.
« On ne joue pas avec la vie »
Déjà en septembre dernier, lors d’un voyage à Marseille, le Pape s’était exprimé sans ambiguïté sur le sujet, martelant qu’« on ne joue pas avec la vie ». Une position qu’il défend avec la même vigueur concernant l’avortement.
« On ne joue pas avec la vie. Qu’il s’agisse de la loi interdisant à un enfant de grandir dans le ventre de sa mère ou de la loi sur l’euthanasie en cas de maladie ou de vieillesse. »
Pape François
Alors que le débat promet d’être vif, la parole du Pape pèsera sans nul doute dans les réflexions à venir sur ce sujet éthique majeur. Reste à savoir quelle place les parlementaires accorderont aux arguments religieux dans un débat qui concerne l’ensemble de la société.