Pour la première fois, le pape François aborde publiquement les accusations de “génocide” visant Israël pour ses actions à Gaza. Dans des extraits de son nouveau livre “L’espérance ne déçoit jamais. Pèlerins vers un monde meilleur”, publiés dimanche en Italie, le souverain pontife soulève la question de savoir si la situation correspond à la définition juridique du génocide, un crime international parmi les plus graves.
« D’après certains experts, ce qui se passe à Gaza a les caractéristiques d’un génocide. Il conviendrait d’étudier cela attentivement afin de déterminer si (la situation) correspond à la définition technique formulée par les juristes et les organismes internationaux », déclare le pape François, sans pour autant reprendre le terme à son compte. Ses propos interviennent quelques jours après la publication d’un rapport d’un comité spécial de l’ONU estimant que les méthodes de guerre employées par Israël « correspondent aux caractéristiques d’un génocide ».
Un débat juridique et politique complexe
Les déclarations du pape relancent le débat sur la qualification juridique des événements à Gaza et l’éventuelle responsabilité d’Israël. Si le génocide est défini en droit international comme l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, son application à des situations concrètes soulève souvent des controverses.
Plusieurs pays, dont l’Afrique du Sud, la Turquie, l’Espagne et le Mexique, ont déjà intenté des procédures en ce sens devant la Cour internationale de justice (CIJ). Cependant, les États-Unis ont condamné les conclusions du rapport onusien, illustrant les divisions de la communauté internationale sur cette question sensible.
Un lourd bilan humain
Au-delà des qualifications juridiques, le conflit à Gaza a un coût humain dramatique. Selon le dernier bilan du Hamas, les opérations israéliennes dans le territoire palestinien ont fait 43 846 morts, en majorité des civils. Elles interviennent en représailles au massacre en Israël de 1 206 personnes, majoritairement des civils également, commis le 7 octobre dernier par des commandos du mouvement islamiste.
Les civils, premiers victimes du conflit, doivent être protégés et leurs souffrances prises en compte, quels que soient les qualifications juridiques retenues.
– Un expert en droit international humanitaire
Le pape François, une voix pour la paix
Au-delà de la question du génocide, le pape François appelle régulièrement à la paix et à la protection des populations civiles. Il réclame aussi le retour de tous les otages israéliens, recevant récemment au Vatican un groupe d’anciens captifs. Ses prises de position reflètent l’engagement du Saint-Siège en faveur d’une résolution pacifique du conflit israélo-palestinien.
Alors que le débat sur la qualification de génocide à Gaza promet de se poursuivre, sur les plans juridique et politique, l’urgence humanitaire demeure. Au-delà des mots, c’est une action résolue de la communauté internationale qui est attendue pour mettre fin aux souffrances des populations et ouvrir la voie à une paix juste et durable.