La tension diplomatique entre le Vatican et Israël s’est ravivée suite aux propos du pape François condamnant fermement la « cruauté » des frappes israéliennes dans la bande de Gaza. Ces bombardements auraient coûté la vie à sept enfants palestiniens, selon des sources locales. Une accusation qui a suscité l’ire de l’État hébreu, dénonçant un « deux poids, deux mesures » de la part du souverain pontife.
Le pape ému par le sort des enfants gazaouis
Visiblement touché par le drame, le pape François a exprimé sa vive émotion lors d’une allocution devant des membres du gouvernement du Saint-Siège. « Hier, des enfants ont été bombardés. C’est de la cruauté, ce n’est pas la guerre. Je tiens à le dire parce que cela me touche au cœur », a-t-il déclaré avec fermeté. Une prise de position sans ambiguïté qui a provoqué une réaction immédiate de la diplomatie israélienne.
Israël dénonce un « deux poids, deux mesures »
Le ministère israélien des Affaires étrangères a vigoureusement répliqué aux propos du Saint-Père, l’accusant de tenir des « remarques particulièrement décevantes car déconnectées du contexte réel et factuel de la lutte d’Israël contre le terrorisme jihadiste ». Selon un communiqué officiel, les critiques devraient être « uniquement adressées aux terroristes, pas à la démocratie qui se défend face à eux ». L’État hébreu appelle à en finir avec « le deux poids, deux mesures, et la mise à l’index d’Israël et de son peuple ».
La diplomatie israélienne pointe du doigt le Hamas
Réfutant les accusations de cruauté, les autorités israéliennes renvoient la responsabilité sur le mouvement palestinien Hamas, affirmant que « la cruauté, ce sont les terroristes qui se cachent derrière des enfants tout en essayant d’assassiner des enfants israéliens ». Elles rappellent également la prise d’otages de « 100 personnes pendant 442 jours, dont un bébé et des enfants », maltraités selon elles. « Malheureusement, le pape a décidé d’ignorer tout ça », déplore la diplomatie israélienne.
Un lourd bilan humain de part et d’autre
La guerre à Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas en Israël, a fait 1.208 morts côté israélien, majoritairement des civils, d’après un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels. Le jour de l’attaque, 251 personnes ont été enlevées sur le sol israélien, dont 96 restent otages à Gaza. Parmi elles, 34 sont déclarées mortes par l’armée. En représailles, l’offensive militaire israélienne dans le territoire palestinien aurait tué plus de 45.000 Palestiniens, en grande partie des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas, des données jugées fiables par l’ONU.
Une crise humanitaire et diplomatique complexe
Au-delà du lourd bilan humain, ce regain de tensions met en lumière la complexité du conflit israélo-palestinien et les difficultés à trouver une issue pacifique. Les accusations mutuelles entre Israël et le Hamas, la situation humanitaire désastreuse à Gaza et les prises de position tranchées de part et d’autre rendent toute médiation délicate. La sortie du pape François, bien que motivée par une réelle empathie pour les victimes innocentes, illustre la difficulté pour la communauté internationale à adopter une position équilibrée dans ce conflit endémique.
Il faut en finir avec le deux poids, deux mesures, et la mise à l’index de l’État hébreu et de son peuple.
– Ministère israélien des Affaires étrangères
Face à ce nouveau pic de violence, la priorité absolue reste la protection des populations civiles, en particulier les plus vulnérables comme les enfants, et l’acheminement de l’aide humanitaire. Mais à plus long terme, seul un dialogue inclusif et une volonté sincère de part et d’autre permettront d’envisager une paix durable. Un défi immense que les provocations et les postures intransigeantes ne font qu’éloigner un peu plus chaque jour.