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Le Panama Rejette la Menace de Trump sur le Canal

Le Panama riposte face aux menaces de Donald Trump sur le canal interocéanique. Le président panaméen défend avec fermeté l'indépendance de son pays et le contrôle total du canal...

Alors que la transition présidentielle américaine se profile, le président élu Donald Trump a proféré des menaces à l’encontre du Panama concernant le contrôle du canal reliant les océans Atlantique et Pacifique. Une déclaration qui n’a pas manqué de faire réagir les autorités panaméennes.

Le Panama s’oppose fermement aux menaces de Trump

Dans une vidéo publiée sur son compte X, le président du Panama José Raúl Mulino a rejeté sans ambiguïté les propos menaçants de Donald Trump, sans pour autant le nommer explicitement. Il a martelé avec force :

Le canal n’est contrôlé, directement ou indirectement, ni par la Chine, ni par la Communauté européenne, ni par les États-Unis ni tout autre puissance. En tant que Panaméen, je rejette fermement toute expression qui déforme cette réalité.

Cette mise au point fait suite à un message publié la veille par le futur locataire de la Maison Blanche sur son réseau Truth Social. Donald Trump y dénonçait un traitement « particulièrement injuste » de la marine et du commerce américains, qualifiant de « ridicules » les droits de passage facturés par le Panama. Il a promis que cette « arnaque totale » prendrait fin dès son arrivée au pouvoir le 20 janvier prochain.

Un accord signé en 1977

Pour rappel, le contrôle total du canal de Panama, achevé par les États-Unis en 1914, a été rétrocédé au pays d’Amérique centrale en 1999. Cette transition s’est faite en vertu d’un accord signé par le président démocrate Jimmy Carter en 1977.

Donald Trump a toutefois remis en cause cet accord historique, affirmant que « c’était seulement au Panama de gérer le canal, pas à la Chine ou à qui que ce soit d’autre ». Il a même brandi la menace d’une reprise de contrôle unilatérale par les États-Unis :

Si le Panama n’est pas en mesure de garantir le fonctionnement sûr, efficace et fiable de cette voie maritime, nous exigerons alors que le canal de Panama nous soit restitué, en totalité, et sans discuter.

Le Panama campe sur ses positions

Face à cette escalade verbale, le président panaméen n’a pas tardé à riposter. Exigeant le respect de la souveraineté de son pays, il a assuré que « chaque m2 du canal de Panama et de ses zones adjacentes appartient au Panama et continuera à lui appartenir ». Une position ferme, résumée en une phrase sans équivoque :

La souveraineté et l’indépendance de notre pays ne sont pas négociables.

Un ancien président du Panama, Martín Torrijos, est même allé plus loin, qualifiant sur Instagram « d’infraction » toute tentative de mettre fin à la gestion du canal par le Panama.

Vers une relation apaisée ?

Malgré la virulence des propos de Donald Trump, le président Mulino a tenu à exprimer son souhait d’établir « une relation bonne et respectueuse » avec la future administration américaine. Il a notamment évoqué des sujets de coopération comme la lutte contre l’immigration clandestine et le trafic de drogue.

Reste à savoir si cette main tendue suffira à apaiser les tensions naissantes entre les deux pays. Car au-delà du symbole historique, le contrôle du canal de Panama revêt des enjeux stratégiques et économiques majeurs, comme en témoignent les près de 14 000 navires qui l’empruntent chaque année.

Une chose est sûre : le Panama entend bien faire respecter sa souveraineté sur cet ouvrage d’art plus que centenaire. Et ne semble pas prêt à transiger sur ce point, quelles que soient les pressions exercées par le futur président américain. Un bras de fer diplomatique qui ne fait que commencer et qui sera suivi avec attention des deux côtés de l’Atlantique dans les prochains mois.

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