C’est une véritable bombe diplomatique qui vient d’être lâchée par le président américain Donald Trump. Lors de son discours d’investiture ce lundi, le locataire de la Maison Blanche a réitéré ses menaces de « reprendre » le contrôle du canal de Panama, cette voie navigable stratégique reliant l’Atlantique au Pacifique. Des propos qui ont fait l’effet d’un séisme au Panama, qui s’est empressé de saisir l’ONU pour exprimer ses plus vives inquiétudes.
Le Panama « très préoccupé » par les déclarations de Trump
Dans une lettre adressée au secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres, la mission panaméenne auprès de l’ONU a fait part de sa profonde préoccupation suite au discours incendiaire de Donald Trump. « Nous sollicitons vos bons offices pour transmettre cette communication aux 15 membres du Conseil de sécurité », a insisté le Panama, qui siège justement au sein de cette instance depuis le 1er janvier.
Le président américain n’y est en effet pas allé de main morte, qualifiant le transfert de souveraineté du canal au Panama en 1999 de « cadeau insensé qui n’aurait jamais dû être fait ». Selon lui, les navires américains seraient « gravement surtaxés » et surtout, la Chine exploiterait le canal « alors que nous l’avons donné au Panama ».
Un chantage à peine voilé sur la souveraineté panaméenne
Au-delà de l’affront diplomatique, c’est un véritable chantage sur la souveraineté panaméenne qu’a exercé Donald Trump en menaçant de « reprendre » le canal, sans préciser comment. Une attitude complètement anachronique près de 20 ans après la rétrocession, qui bafoue le droit international. Le Panama a d’ailleurs fermement rappelé que sa souveraineté sur le canal « n’est pas sujette à négociation » et qu’il ne doit subir « aucun contrôle direct ou indirect de grandes puissances ».
La Chine dément toute ingérence dans la gestion du canal
Quant aux accusations visant la Chine, elles ont été balayées d’un revers de main par Pékin. Le ministère chinois des Affaires étrangères a assuré n’avoir « jamais interféré dans les affaires liées au canal » et respecter pleinement la souveraineté du Panama sur cette infrastructure névralgique. Des dénégations fermes mais qui ne devraient pas suffire à apaiser un dossier devenu ultrasensible.
La communauté internationale attendue au tournant
Face à cette crise qui pourrait dégénérer à tout moment, tous les regards sont désormais braqués sur la réaction de la communauté internationale. L’ONU, sollicitée par le Panama, va-t-elle condamner fermement les propos de Donald Trump ? Les alliés traditionnels des États-Unis vont-ils les recadrer ou au contraire les soutenir dans cette entreprise de déstabilisation ?
Une seule certitude : le dossier du canal de Panama est un baril de poudre géopolitique prêt à exploser à tout moment. Entre enjeux stratégiques, intérêts économiques et rapports de force planétaires, il cristallise toutes les tensions d’un monde de plus en plus instable. Et l’attitude va-t-en-guerre des États-Unis pourrait bien mettre le feu aux poudres, au risque de déclencher une crise diplomatique majeure aux conséquences imprévisibles.
Voilà pourquoi les prochains jours seront décisifs pour savoir si la raison l’emportera ou si au contraire, l’escalade des tensions se poursuivra de plus belle. Avec à la clé, un risque majeur de déstabilisation d’une région déjà sous haute tension et un coup porté au multilatéralisme et à la coopération internationale. Un scénario catastrophe qu’il faut à tout prix éviter, dans l’intérêt de tous.