C’est un empire qui s’écroule. Pierre-Jean Chalençon, célèbre collectionneur d’objets napoléoniens, va devoir se séparer de son joyau : le Palais Vivienne. Criblé de dettes, l’édifice du 2e arrondissement de Paris sera mis aux enchères en novembre prochain, a-t-on appris de source proche du dossier.
Un palais impérial noyé sous les dettes
Rebaptisé Palais Vivienne par son flamboyant propriétaire, cet appartement majestueux abritait l’une des plus grandes collections napoléoniennes privées au monde. Mais derrière la façade grandiose se cachait une réalité moins reluisante : des dettes abyssales, contractées par Pierre-Jean Chalençon pour financer sa passion dévorante.
J’ai vendu, pas par gaieté de cœur, mais pour payer les frais financiers de mon Palais Vivienne pour lequel je me suis endetté à l’achat, soit 30.000 à 40.000 euros par mois.
Pierre-Jean Chalençon, dans une interview
Malgré la vente de plus de cinquante trésors napoléoniens en 2021, la situation financière du collectionneur n’a fait qu’empirer. La décision de justice est tombée : le palais sera vendu aux enchères.
Qui pour racheter ce palais d’exception ?
Avec ses plus de six mètres sous plafond et sa localisation prestigieuse près du Palais Brongniart, le Palais Vivienne attire les convoitises. Selon des experts du marché immobilier de luxe, il pourrait séduire un riche investisseur étranger, peut-être un émir du Golfe, pour qui quelques millions d’euros ne sont qu’une goutte d’eau.
Mais au-delà de sa valeur immobilière, c’est tout un pan de l’histoire et de la passion d’un homme qui sera dispersé sous le marteau du commissaire-priseur. Car avant d’être un palais, la demeure était avant tout l’écrin d’un rêve napoléonien devenu réalité.
La passion napoléonienne, grandeur et décadence
Au fil des années, Pierre-Jean Chalençon avait transformé son appartement en véritable musée dédié à Napoléon. Chaque pièce regorgeait de souvenirs de l’Empereur : bustes, tableaux, armes, mobilier d’époque. Une collection unique, fruit d’une quête obsessionnelle et sans limites.
Mais cette passion dévorante aura eu raison de la fortune de son propriétaire. Pièce après pièce, le rêve s’est fissuré, avant de voler en éclats sous le poids écrasant des dettes. Un destin qui n’est pas sans rappeler celui de l’Empereur lui-même, dont l’empire finit par s’effondrer.
Aujourd’hui, c’est un nouveau chapitre qui s’ouvre pour le Palais Vivienne. Qui sera le prochain à fouler ses prestigieux parquets, à admirer ses moulures dorées ? Réponse en novembre, quand le marteau du commissaire-priseur aura scellé le sort de ce joyau unique au monde.