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Le Pakistan secoué par des manifestations après l’arrestation d’Imran Khan

Le Pakistan plongé dans le chaos après l'arrestation de l'ex-Premier ministre Imran Khan. Des milliers de partisans manifestent à Islamabad avant d'être dispersés par la police. La situation reste tendue alors que Khan appelle à amplifier la mobilisation depuis sa cellule...

Le Pakistan traverse une période de fortes turbulences politiques depuis l’arrestation en août 2023 de l’ancien Premier ministre Imran Khan. Ce mercredi, le quartier gouvernemental d’Islamabad, la capitale, offrait un spectacle de désolation après une journée marquée par d’intenses manifestations des partisans de l’opposant.

Démonstration de force de l’opposition dispersée

Mardi, des milliers de sympathisants d’Imran Khan avaient convergé vers la zone de D-Chowk, cœur névralgique de la capitale abritant les principales institutions du pays. L’ex-star du cricket, bien que derrière les barreaux, avait appelé ses troupes à amplifier la mobilisation via des messages transmis depuis sa cellule.

Son épouse Bushra Bibi, brièvement sortie de prison, a elle aussi galvanisé la foule, forte d’environ 10 000 personnes selon les estimations – du jamais vu depuis l’incarcération de M. Khan. Mais dans la nuit, les autorités ont donné l’assaut pour disperser les manifestants.

Une figure féminine pointée du doigt

Le ministre de l’Intérieur Mohsin Naqvi a directement mis en cause Bushra Bibi, l’accusant d’être « la seule femme derrière ce chaos ». Face aux rumeurs d’arrestation de cette dernière relayées sur les réseaux sociaux, il a assuré qu’elle avait pris la fuite avec un autre proche d’Imran Khan.

Toute la nuit, la capitale a résonné de tirs et d’explosions de grenades lacrymogènes. Au matin, le calme était revenu, laissant place à des scènes de dévastation : véhicules calcinés, débris jonchant les rues. Les écoles, fermées depuis lundi, doivent rouvrir jeudi selon les autorités.

Une répression jugée « excessive »

Des ONG ont dénoncé un usage disproportionné de la force par les autorités. Amnesty International a condamné « l’usage illégal et excessif » des tirs de grenades lacrymogènes et de balles en caoutchouc sur les manifestants qui répliquaient en lançant des projectiles.

La Commission pakistanaise des droits humains a quant à elle critiqué les blocages « pénalisant les travailleurs journaliers ». Car depuis dimanche, plus de 20 000 membres des forces de sécurité quadrillaient Islamabad, érigeant des conteneurs pour barrer les rues désertées.

Imran Khan, un opposant infatigable

Malgré son incarcération, Imran Khan reste le principal opposant au gouvernement pakistanais. Poursuivi dans une centaine d’affaires, principalement pour des violences commises par ses partisans, il voit régulièrement sa détention renouvelée.

Mais loin d’être réduit au silence, il continue de souffler sur les braises de la contestation. Ses lieutenants assurent qu’il ne renoncera pas tant que ses exigences, dont des élections anticipées, ne seront pas satisfaites. De quoi présager encore de nombreux soubresauts politiques pour le Pakistan.

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