L’après-Bachar al-Assad s’ouvre en Syrie. Deux semaines après la prise de pouvoir par des groupes rebelles dominés par des islamistes radicaux, le nouveau leader Ahmad al-Chareh multiplie les rencontres diplomatiques de haut niveau. Ce week-end à Damas, le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan puis une délégation libanaise menée par le druze Walid Joumblatt ont été reçus.
Avec la Turquie, alliée de longue date des opposants à Bachar al-Assad, les nouvelles autorités syriennes veulent tourner rapidement la page. Une vidéo de l’agence étatique turque Anadolu montre MM. Chareh et Fidan en train de s’enlacer. Le chef des renseignements turcs Ibrahim Kalin s’était déjà rendu à Damas quelques jours seulement après le changement de régime.
Rupture avec l’ancien régime
Signe que la Syrie post-Assad intéresse, des diplomates occidentaux, américains et français, se sont également pressés dans la capitale pour prendre le pouls du nouveau pouvoir. Même Washington a levé vendredi l’offre de récompense pesant sur Ahmad al-Chareh, désormais propulsé sur le devant de la scène en costume-cravate.
Ce dernier a assuré à Walid Joumblatt un changement radical de politique envers le Liban. Fini « l’ingérence négative » et les assassinats politiques. La Syrie respectera la souveraineté de son voisin et se tiendra « à égale distance de tous » les partis libanais, a-t-il promis. Une rupture drastique après des décennies de mainmise du clan Assad, qui considérait le Liban comme son pré-carré.
Pas de visées hégémoniques
Le message du dirigeant de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), un groupe islamiste radical toujours classé « terroriste » par plusieurs pays occidentaux, se veut apaisant. L’heure n’est plus aux visées hégémoniques ou déstabilisatrices, mais au respect de la souveraineté des états voisins et à la pacification des relations.
La Syrie n’aura plus « d’ingérence négative au Liban » et sera même « source de stabilité », a assuré M. Chareh. Un changement de cap spectaculaire que les dirigeants libanais, à commencer par Walid Joumblatt, dont le père fut assassiné en 1977 sur ordre de Damas selon lui, ont accueilli avec un mélange d’espoir et de prudence.
Désengagement des milices iraniennes
Autre sujet sensible sur lequel le nouveau maître de Damas entend faire bouger les lignes : la présence des milices iraniennes dans le pays. Ces supplétifs, avec la Russie, ont été le principal soutien du régime Assad pendant la guerre civile qui a fait 500.000 morts depuis 2011.
Les milices iraniennes constituent une source d’inquiétude pour tous les pays régionaux et internationaux.
Ahmad al-Chareh, nouveau leader de la Syrie
La volonté affichée de mettre fin à l’influence iranienne en Syrie est un signal fort envoyé aux puissances régionales et occidentales. L’Iran a immédiatement réagi par la voix de son guide suprême Ali Khamenei, affirmant, dans ce qui ressemble à un aveu d’échec, que Téhéran n’avait « pas besoin » de supplétifs au Moyen-Orient.
Vers une stabilisation du pays
En prenant ses distances avec les anciens alliés du régime déchu, notamment l’Iran, Ahmad al-Chareh veut donner des gages à la communauté internationale. Son objectif semble être la normalisation et la stabilisation rapides d’un pays ravagé par une décennie de guerre et d’isolement.
Il entend pour cela rassurer sur les intentions du nouveau régime, en particulier sur la question sensible du sort des minorités dans un pays multiethnique dirigé désormais par des sunnites. Le gouvernement de transition a promis de respecter les droits de tous les Syriens.
Quitte à rompre avec l’ancien ordre syrien et ses alliances passées, l’homme fort de Damas mise sur une nouvelle donne régionale et de nouveaux partenariats pour redresser son pays. Un pari audacieux et semé d’embûches, mais qui suscite déjà beaucoup d’intérêt et d’espoirs dans une région lasse des conflits.
Ce dernier a assuré à Walid Joumblatt un changement radical de politique envers le Liban. Fini « l’ingérence négative » et les assassinats politiques. La Syrie respectera la souveraineté de son voisin et se tiendra « à égale distance de tous » les partis libanais, a-t-il promis. Une rupture drastique après des décennies de mainmise du clan Assad, qui considérait le Liban comme son pré-carré.
Pas de visées hégémoniques
Le message du dirigeant de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), un groupe islamiste radical toujours classé « terroriste » par plusieurs pays occidentaux, se veut apaisant. L’heure n’est plus aux visées hégémoniques ou déstabilisatrices, mais au respect de la souveraineté des états voisins et à la pacification des relations.
La Syrie n’aura plus « d’ingérence négative au Liban » et sera même « source de stabilité », a assuré M. Chareh. Un changement de cap spectaculaire que les dirigeants libanais, à commencer par Walid Joumblatt, dont le père fut assassiné en 1977 sur ordre de Damas selon lui, ont accueilli avec un mélange d’espoir et de prudence.
Désengagement des milices iraniennes
Autre sujet sensible sur lequel le nouveau maître de Damas entend faire bouger les lignes : la présence des milices iraniennes dans le pays. Ces supplétifs, avec la Russie, ont été le principal soutien du régime Assad pendant la guerre civile qui a fait 500.000 morts depuis 2011.
Les milices iraniennes constituent une source d’inquiétude pour tous les pays régionaux et internationaux.
Ahmad al-Chareh, nouveau leader de la Syrie
La volonté affichée de mettre fin à l’influence iranienne en Syrie est un signal fort envoyé aux puissances régionales et occidentales. L’Iran a immédiatement réagi par la voix de son guide suprême Ali Khamenei, affirmant, dans ce qui ressemble à un aveu d’échec, que Téhéran n’avait « pas besoin » de supplétifs au Moyen-Orient.
Vers une stabilisation du pays
En prenant ses distances avec les anciens alliés du régime déchu, notamment l’Iran, Ahmad al-Chareh veut donner des gages à la communauté internationale. Son objectif semble être la normalisation et la stabilisation rapides d’un pays ravagé par une décennie de guerre et d’isolement.
Il entend pour cela rassurer sur les intentions du nouveau régime, en particulier sur la question sensible du sort des minorités dans un pays multiethnique dirigé désormais par des sunnites. Le gouvernement de transition a promis de respecter les droits de tous les Syriens.
Quitte à rompre avec l’ancien ordre syrien et ses alliances passées, l’homme fort de Damas mise sur une nouvelle donne régionale et de nouveaux partenariats pour redresser son pays. Un pari audacieux et semé d’embûches, mais qui suscite déjà beaucoup d’intérêt et d’espoirs dans une région lasse des conflits.