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Le Nouveau Visage du Parti Communiste Vietnamien

La nomination de To Lam à la tête du Parti communiste vietnamien marque une nouvelle ère. L'ancien ministre de la Sécurité publique promet de poursuivre la vaste campagne anticorruption de son regretté prédécesseur Nguyen Phu Trong. Mais saura-t-il maintenir la stabilité chère aux investisseurs étrangers ?

Le Vietnam tourne une page de son histoire politique avec l’élection de To Lam au poste de secrétaire général du Parti communiste. Cette nomination intervient deux semaines seulement après le décès de l’inamovible Nguyen Phu Trong, homme fort du pays pendant plus d’une décennie. Mais qui est vraiment ce nouveau visage du pouvoir vietnamien ?

Un pur produit du ministère de la Sécurité publique

Né en 1957 dans le Nord communiste, To Lam est un fidèle parmi les fidèles. Après des études à l’académie de police, il gravit un à un les échelons du ministère de la Sécurité publique, dont il prend la tête en 2016. Sous sa houlette, la surveillance des dissidents s’intensifie, au grand dam des défenseurs des droits humains.

Mais c’est surtout son rôle dans la retentissante campagne anticorruption lancée par Nguyen Phu Trong qui le propulse sur le devant de la scène. L’opération « brasier ardent » fait tomber des milliers de têtes, révélant au passage des scandales financiers d’ampleur. Un tremplin idéal pour To Lam, qui accède à la présidence du pays en mai dernier.

Pourfendeur de la corruption

Fort de cette légitimité, To Lam promet de poursuivre sans relâche la lutte contre les malversations :

Je continuerai à accélérer la lutte anticorruption, quelle que soit la personne visée.

– To Lam, nouveau secrétaire général du PCV

Reste à savoir si cette purge au long cours ne cache pas aussi des règlements de comptes politiques. Car en écartant méthodiquement ses rivaux, To Lam s’est assuré un boulevard vers les plus hautes sphères du pouvoir.

Un partisan de la stabilité

Pragmatique, le nouveau chef de file du PCV devra cependant veiller à ne pas effrayer les investisseurs étrangers, friands de la stabilité vietnamienne. Un équilibre subtil, comme le résume ce spécialiste :

La campagne anticorruption a provoqué des bouleversements spectaculaires dans un pays habitué à des tractations en coulisses. To Lam aura la délicate mission de poursuivre l’assainissement sans compromettre l’image rassurante du Vietnam aux yeux des marchés.

– Benoît de Tréglodé, directeur de recherche à l’IRSEM

Un seul faux pas aura suffi à écorner la réputation du nouvel homme fort de Hanoï. En 2021, une vidéo le montrant en train de déguster un steak incrusté de paillettes d’or, à Londres, avait suscité l’indignation. Pas de quoi freiner l’ascension de ce fin stratège, qui règne désormais sans partage sur les 97 millions de Vietnamiens.

Alors, To Lam, réformateur ou apparatchik ? Une chose est sûre : le Vietnam s’apprête à écrire un nouveau chapitre de son histoire sous la férule de ce leader aussi redouté que mystérieux. Les premiers mois de son mandat, scrutés de près par les chancelleries du monde entier, en diront long sur ses véritables intentions.

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