En cette période pré-électorale, le Nouveau Front populaire, alliance des principaux partis de gauche, monte au créneau. Lors d’une audition devant des organisations patronales ce jeudi, Boris Vallaud, figure de proue du mouvement, a lancé un appel solennel aux milliardaires français. Le message est clair : il est temps pour eux de faire preuve de “patriotisme économique” face à ce que Vallaud qualifie de “moment de redressement national”.
La gauche en quête de nouvelles recettes
Alors que la campagne des élections législatives s’emballe, le Nouveau Front populaire cherche à marquer les esprits. Représenté par Boris Vallaud et Éric Coquerel (LFI) lors de cette grand-messe du patronat, le mouvement entend bien faire passer son message, quitte à brusquer. Car derrière cet “effort” demandé aux plus riches se dessine en filigrane la volonté d’une politique fiscale radicalement différente.
Un appel provocateur et symbolique
« Vous pouvez lever la main les milliardaires et je m’excuserai auprès de vous de l’effort que je vous demande de solidarité et de patriotisme économique », a ainsi lancé Boris Vallaud devant un parterre de patrons médusés. Une petite phrase choc, savamment distillée, qui en dit long sur la stratégie du Nouveau Front populaire : jouer sur le terrain du symbole et de la provocation pour mieux faire passer ses idées.
Vous pouvez lever la main les milliardaires et je m’excuserai auprès de vous de l’effort que je vous demande de solidarité et de patriotisme économique.
Boris Vallaud, chef de file des députés socialistes
Les milliardaires, cible privilégiée
En ciblant directement les milliardaires français, le mouvement espère créer une onde de choc dans l’opinion. L’idée ? Cristalliser le débat autour de la question des inégalités et de la redistribution des richesses, thèmes chers à la gauche. Reste à savoir si ce coup de com’ suffira à inverser la tendance dans les sondages, pour l’heure peu favorables à la NUPES.
Un “patriotisme économique” en question
Mais que faut-il entendre exactement par «patriotisme économique» ? Si la formule, volontairement vague, permet toutes les interprétations, elle semble avant tout viser une contribution accrue des plus aisés à l’effort national. Une manière habile pour la gauche de se réapproprier la sémantique patriotique, tout en avançant masquée sur ses propositions fiscales, potentiellement clivantes.
La carte du “redressement national”
Enfin, en évoquant un «moment de redressement national», Vallaud cherche à dramatiser l’enjeu du scrutin à venir. Une façon de dire que le pays est à la croisée des chemins et que les choix qui seront faits dans les urnes engageront durablement la France. Un discours qui n’est pas sans rappeler celui tenu par la gauche en 1936, lors de la constitution du premier Front populaire. Jusqu’où ira l’analogie ?
Quoi qu’il en soit, cette petite phrase de Boris Vallaud a le mérite de braquer les projecteurs sur les propositions économiques et fiscales du Nouveau Front populaire. Seront-elles suffisamment convaincantes pour permettre à la coalition de créer la surprise aux législatives ? Réponse dans les urnes les 30 juin et 7 juillet prochains.
