En 2025, le monde fait face à une crise humanitaire sans précédent. Selon les Nations unies, les déplacements forcés atteignent des niveaux alarmants, poussant toujours plus de personnes à fuir leur foyer en quête de sécurité. Une situation qui risque de s’aggraver dangereusement si la communauté internationale ne réagit pas.
Des conflits qui brisent des vies
Filippo Grandi, chef de l’agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR), tire la sonnette d’alarme : « Nous vivons dans un monde ravagé par des conflits violents, dont on ne ne voit pas le bout, qui brisent des vies et poussent les gens à fuir désespérément en quête de sécurité ». Face à l’aggravation des crises, le HCR cherche à mobiliser 10,25 milliards de dollars pour l’année 2025.
Lors d’une conférence des donateurs organisée à Genève, 1,5 milliard de dollars de promesses ont été récoltés. Un message fort de solidarité, mais qui reste insuffisant au regard des besoins croissants. Car selon les estimations, plus de 139 millions de personnes déplacées de force pourraient avoir besoin de protection et d’assistance en 2025.
Syrie et Liban : une situation explosive
Au Moyen-Orient, les regards sont tournés vers le Liban où un fragile cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah menace de voler en éclats à tout moment. Une reprise des hostilités serait « vraiment catastrophique » alerte Filippo Grandi. En Syrie voisine, les rebelles islamistes contrôlent désormais une grande partie d’Alep et poursuivent leur offensive en direction de Hama, aggravant le chaos.
Plus de 400 000 réfugiés syriens au Liban ont été contraints de retourner en Syrie à cause des bombardements israéliens.
Des mouvements de population massifs sont observés de part et d’autre de la frontière. Nombreux sont ceux qui avaient trouvé refuge au Liban et qui doivent maintenant fuir à nouveau. « Les événements de ces dernières heures jettent le doute sur la pérennité de ces retours » s’inquiète le chef du HCR.
Soudan : 20 mois d’une guerre dévastatrice
En Afrique, c’est au Soudan que la situation est la plus préoccupante. Près de 20 mois après le début du conflit meurtrier entre l’armée régulière et les paramilitaires, aucune solution ne se dessine. Plus d’un quart de la population, soit plus de 12 millions de personnes, a été déplacé, en particulier des femmes et des enfants.
Au Darfour, les exactions se multiplient dans l’indifférence générale. « Viols, mutilations, tortures, enrôlement forcé d’enfants : toutes sortes d’abus sont perpétrés » dénonce M. Grandi. Une tragédie humanitaire qui rappelle les heures les plus sombres de l’histoire de cette région martyrisée.
L’Ukraine, symbole d’une crise globale
En Europe, l’invasion russe en Ukraine continue de provoquer d’importants déplacements de population. Le pays sera d’ailleurs le premier bénéficiaire de l’aide du HCR en 2025, avec 550 millions de dollars alloués. Un symbole de l’ampleur de cette crise humanitaire qui s’étend bien au-delà des frontières ukrainiennes.
Car partout dans le monde, les conflits et les catastrophes jettent des millions de personnes sur les routes. Liban, Éthiopie, Soudan, Tchad, Syrie… Autant de crises qui nécessitent une réponse urgente et coordonnée de la communauté internationale. Faute de quoi, 2025 pourrait bien marquer un triste record en termes de déplacements forcés.
Un défi pour la solidarité mondiale
Face à l’ampleur des défis, la réponse humanitaire apparaît fragile et sous-dimensionnée. Pourtant, « nous ne pouvons pas nous permettre d’abandonner » martèle Filippo Grandi. Car derrière les statistiques, ce sont des vies brisées et des destins bouleversés. Des hommes, des femmes et des enfants contraints de tout quitter pour survivre.
Les réfugiés le sont en moyenne pendant 20 ans avant de retrouver leur foyer et la plupart des déplacés internes pendant plus d’une décennie.
Un terrible constat qui en dit long sur la difficulté à trouver des solutions durables. Conflits enlisés, catastrophes à répétition, crises qui s’éternisent… Autant de facteurs qui condamnent des millions de personnes à une vie d’errance et de précarité. Un scandale humanitaire qui met à l’épreuve notre solidarité et notre humanité. En 2025 plus que jamais, il est urgent d’agir.