Dans un contexte sécuritaire de plus en plus précaire au Sahel, le Niger vient à nouveau d’être frappé par une attaque terroriste meurtrière. Mercredi 22 mai, des djihadistes présumés ont pris pour cible le village de Tabala, situé à une centaine de kilomètres à l’est de la capitale Niamey, faisant trois victimes dont deux soldats et un civil.
L’armée riposte et neutralise trois assaillants
Face à cette attaque brutale, l’armée nigérienne a rapidement réagi. Selon un communiqué du ministère de la Défense, les forces de sécurité ont réussi à neutraliser trois terroristes au cours de l’affrontement. Du matériel militaire, dont des armes et un appareil de communication, a également été récupéré.
Des renforts ont immédiatement été déployés dans la zone pour traquer les autres assaillants en fuite. Une opération de ratissage est en cours pour sécuriser le secteur et empêcher toute nouvelle incursion des groupes armés.
La région de Tillabéri, épicentre des violences
Cette attaque survient quelques jours seulement après une autre incursion sanglante dans la même région de Tillabéri. Lundi, près de la frontière malienne, un raid mené par des “bandits armés” contre un village avait fait une vingtaine de morts parmi les populations civiles, dont des femmes et des enfants.
La zone des “trois frontières”, entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali, est devenue un repaire pour les groupes djihadistes qui sévissent dans la région depuis plusieurs années maintenant.
Moustapha Diallo, expert en géopolitique du Sahel
Le Niger face à une menace djihadiste grandissante
Depuis 2017, le Niger est confronté à une recrudescence des attaques terroristes sur son territoire. Les groupes djihadistes, affiliés pour certains à Al-Qaïda ou à l’État Islamique, multiplient les assauts meurtriers contre les forces de sécurité et les populations civiles.
- Dans l’Ouest, la région de Tillabéri concentre une grande partie des violences, du fait de sa position frontalière avec le Mali et le Burkina Faso, eux aussi en proie au terrorisme.
- À l’Est, ce sont les groupes Boko Haram et l’État Islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) qui sèment la terreur dans la zone du bassin du lac Tchad.
Face à cette situation sécuritaire dégradée, le Niger s’efforce de renforcer ses capacités militaires pour contrer la menace. Le pays coopère également activement avec ses voisins et les partenaires internationaux pour tenter d’endiguer l’expansion des groupes terroristes dans la région.
Un défi majeur pour les nouvelles autorités
Depuis le coup d’État militaire de juillet 2023 qui a porté au pouvoir le général Abdourahamane Tiani, le Niger traverse une période d’instabilité politique. Pour la junte aujourd’hui aux commandes, la lutte contre le terrorisme et le rétablissement de la sécurité sur l’ensemble du territoire constituent un défi prioritaire.
L’attaque de Tabala vient rappeler l’urgence de la situation et la nécessité pour les autorités de trouver des réponses adaptées face à un ennemi déterminé. Au-delà de la réponse sécuritaire, c’est aussi sur les plans politique, économique et social que le Niger doit agir pour espérer venir à bout, à terme, de la menace djihadiste.