En un geste diplomatique surprenant, le Premier ministre népalais nouvellement élu, Khadga Prasad Sharma Oli, a choisi la Chine plutôt que l’Inde comme destination pour sa toute première visite officielle à l’étranger. Ce choix marque un changement notable dans la politique étrangère du Népal, qui privilégiait historiquement des liens étroits avec son voisin du sud, l’Inde.
Un voyage symbolique pour renforcer les liens sino-népalais
Lors de ce séjour de quatre jours, qui a débuté lundi, le Premier ministre Oli doit s’entretenir avec les plus hauts dirigeants chinois, dont le président Xi Jinping et le Premier ministre Li Qiang. Ces rencontres seront l’occasion d’approfondir l’amitié traditionnelle entre les deux pays et d’élargir leur coopération, notamment dans le cadre de l’ambitieuse initiative chinoise des « Nouvelles Routes de la Soie ».
Selon une source proche du dossier, les discussions devraient porter sur les accords d’investissements antérieurs, en particulier ceux liés à l’aéroport flambant neuf de la ville touristique de Pokhara. La Chine est en effet un investisseur majeur dans plusieurs projets d’infrastructures au Népal.
Un rééquilibrage des relations avec l’Inde et la Chine
Ce voyage en Chine est un signal fort envoyé par le Premier ministre Oli, connu pour avoir su trouver un juste équilibre entre ses deux puissants voisins lors de ses précédents mandats. En privilégiant Pékin pour sa première sortie, il semble vouloir réduire la dépendance historique de son pays vis-à-vis de New Delhi.
Le Népal, petit pays himalayen de 30 millions d’habitants, est en effet tiraillé entre les influences de ses deux géants voisins. Si l’Inde reste son premier partenaire commercial, avec près des deux tiers des échanges, la Chine gagne du terrain dans certains secteurs clés comme celui des véhicules électriques.
Des investissements chinois en hausse
Bien que l’Inde demeure le premier investisseur au Népal, avec 762 millions de dollars contre 259 millions pour la Chine selon la banque centrale népalaise, Pékin multiplie les projets dans le pays. Outre l’aéroport de Pokhara, des entreprises chinoises sont leaders dans des domaines comme les véhicules électriques, où elles détiennent 70% de parts de marché.
La visite du Premier ministre Oli en Chine devrait donc permettre de consolider ce partenariat économique en plein essor, tout en envoyant un message politique sur la volonté du Népal de diversifier ses relations étrangères. Un équilibre délicat à trouver pour ce petit pays coincé entre deux géants.